On le savait déjà adepte de l’évasion fiscale, voilà maintenant que Carlos Ghosn nous montre qu’il maîtrise l’évasion tout court. Le millardaire français, ex-PDG de Renault avait été mis en cause fin 2018 au Japon, lorsqu’il avait été accusé de malversations financières. Nous en avions déjà parlé l’an dernier. Le 30 décembre 2019, Carlos Ghosn a réussi à se faire la malle, s’échappant au Liban à bord d’un avion privé en traversant la sécurité et la justice japonaise.
Cette évasion montre bien la classe à laquelle appartient Carlos Ghosn : la bourgeoisie. Le « cost-killer » (son surnom de l’époque) a tout d’abord payé une caution équivalente à 8 millions d’€ pour être libéré de prison avec interdiction de sortir du Japon. Il aura ensuite réussi à se procurer des papiers, à prendre l’avion sans encombre et à se débarrasser de la surveillance de la justice japonaise. Maintenant qu’il est à l’étranger, il ne risque pas d’être mis en cause car ni la justice libanaise, ni la justice française n’ont l’air de souhaiter le poursuivre.
Si des ouvriers sont arrêtés après avoir bloqué leur entrepôt lors d’une grève, la « justice » peut leur imposer des amendes qui vont les prendre au cou et les mettre au fond du trou. Mais lorsqu’un bourgeois est arrêté, il peut payer des millions pour ne pas aller en prison, et préparer tranquillement depuis chez lui une « évasion » en quittant le pays par des moyens privés (jet, papiers donnés par les ambassades amies…). Les prolétaires sont condamnés, les bourgeois trompent les juges et les procès. Où est la justice là-dedans ?