Dans la nuit du 2 au 3 janvier 2020 l’armée de l’air américaine, sur ordre direct de Donald Trump qui s’en est vanté sur Twitter quelques minutes après, a assassiné le Général Qasem Soleimani, dirigeant des forces d’intervention extérieure de la République Islamique d’Iran. Engagé dans l’armée et les Pasdaran depuis la révolution de 1979, Soleimani dirigeait les forces Al-Qods, brigades d’intervention extérieure de l’Iran et avait notamment depuis le conflit contre Daesh acquit une influence considérable au Liban, en Syrie et surtout en Irak en tant qu’acteur de la puissance régionale Iranienne.
Son assassinat fait suite à une escalade de conflits entre les Etats-Unis et les milices religieuses chiites alliées à l’Iran très puissantes en Irak et proches du gouvernement actuel. Plusieurs bombardements les avaient récemment visés et il y a quelques jours, l’ambassade américaine à Bagdad avait été prise d’assaut par ces milices.
Cette attaque impérialiste contre l’Iran a deux objectifs : tenter de diminuer l’influence de l’Iran en Irak qui empiète sur les « conquêtes » américaines, et intimider le régime iranien en le poussant au conflit ou à la soumission. Le gouvernement iranien a déjà promis de venger Soleimani par des actions qui auront d’importantes conséquences pour les américains.
Mais cette attaque n’est pas seulement une attaque contre l’Iran et son armée, c’est une attaque contre les peuples d’Irak et d’Iran et les impérialistes américains s’engagent dans une voie dangereuse. Ils se pensent sans doute en position de force. Des manifestations importantes ont récemment agité l’Iran et en Irak pour les dernières élections et, surtout, le mouvement de masse qui avait très fortement secoué le pays en octobre dernier marquait une opposition à l’influence iranienne en Irak. Soleimani avait d’ailleurs fortement contribué à la répression de ce mouvement. Mais les manifestations revendiquaient avant tout l’indépendance de l’Irak face aux envahisseurs et la rupture nette avec le système imposé par Bush en 2003. Personne en Irak, chiites ou sunnites, n’a oublié qui avait détruit leurs pays, provoqué une guerre civile qui dure encore aujourd’hui et fait plusieurs centaines de milliers de morts en quelques mois. En Iran personne n’ignore qui tente depuis plusieurs décennies d’affamer le pays à coup de sanctions et de blocus.
Ce sont les masses qui font l’Histoire, en s’opposant par tous les moyens au déclenchement et à la participation à une guerre impérialiste contre l’Iran, en soutien aux peuples, et en se battant pour le retrait total des Etats-Unis et de toutes les autres puissances impérialistes de l’Irak et de la Syrie et la fin des sanctions contre l’Iran.