La première moitié du mois de Janvier 2020 a été marquée par la mort de Soleimani à Bagdad, en Irak. Mais depuis plus longtemps encore que l’assassinat de Soleimani, un grand mouvement montre la détermination des masses irakiennes engagées dans la lutte contre la présence des troupes américaines sur leur territoire et le vieux gouvernement conciliateur qui répond aux ordres de Washington.
Samedi 25 janvier, des centaines de milliers de personnes ont pris la rue pour dénoncer les impérialistes américains et la pression américaine qui menace le pays d’une nouvelle guerre. Depuis l’invasion américaine de 2003, et même avant dans la première guerre du Golfe, les interventions militaires criminelles des USA et de leurs alliés ont causé la mort de centaines de milliers de civils irakiens et rendu le pays exsangue. Des milliers de soldats américains sont encore en Irak, et les projets du gouvernement local pour les faire partir se sont heurtés à la mainmise totale des USA, qui ont refusé.
Le clerc chiite Moqtada al-Sadr, représentant du parti bourgeois sadriste, avait appelé à ces manifestations, et les a qualifié de « marche d’un million d’hommes ». Après le coup de force de cette grande marche ayant agité les masses, al-Sadr a appelé à évacuer la révolte et à la réprimer, en opposition à la violence révolutionnaire légitime des masses. Beaucoup l’accusent aujourd’hui de trahison. Depuis, les manifestations ne cessent pas et entraînent une violente répression : le 28 janvier, deux personnes ont été abattues par balle pendant la nuit car elles manifestaient à Bagdad. Le gouvernement s’est donc fondamentalement rangé du côté de la défense des Etats-Unis, puisque la lutte radicale contre la présence américaine a aggravé la contradiction entre le gouvernement réactionnaire et les masses. L’ambassade américaine, lieu très identifié du pouvoir impérialiste dans la région, n’a cessé de voir sa sécurité renforcée à coup d’unités armées depuis le début de cette crise politique.
Dans le tourbillon de ces révoltes, l’impérialisme est mis à nu, sa violence et sa barbarie sont visibles aux yeux de tous lorsqu’un peuple meurtri de décennies de guerre met sa vie en jeu pour s’en débarrasser. Les révolutionnaires d’Irak doivent désormais se doter de leurs outils de la révolution, en premier lieu le Parti Communiste, pour renverser ce système.