Alors que le Monde fait face à ce qui semble être la pire pandémie depuis la grippe espagnole de 1918, la classe capitaliste, fidèle à elle-même, privilégie encore et toujours son profit à la mise en place de mesures nécessaires à l’endiguement de la pandémie.
Le Covid-19 s’est répandu comme une traînée de poudre sur l’ensemble du globe. Il a déjà provoqué la mort de plus de 16 000 personnes, et sa progression est exponentielle : le nombre de personnes infectées double tous les trois jours !
Face à ce virus, nous pouvons avoir une certitude terrible mais tellement prévisible : le système capitaliste n’est pas capable de faire face à ce genre de crise, et pire que ça, la classe capitaliste est prête à tout pour minimiser les pertes de profit causées par la pandémie, au risque de mettre en jeu la santé de milliards de personnes.
En effet, alors que les scientifiques alertaient déjà début janvier sur les risques d’une pandémie mondiale, les États capitalistes ont attendu que le nombre de cas explose avant de prendre des mesures pour endiguer la crise. L’Italie, qui est désormais le pays le plus touché au Monde, a attendu plus d’un mois après le début de l’épidémie sur son territoire pour mettre à l’arrêt toutes les activités non essentielles. De nombreux pays très touchés, comme les États-Unis, l’Allemagne ou encore le Royaume-Uni, n’ont même pas encore pris de mesures de confinement, alors pourtant que tous les médecins affirment que c’est la mesure la plus efficace face au virus. Dans la plupart des États capitalistes, les usines continuent à tourner, y compris celles qui produisent des marchandises non essentielles. Macron a appelé les ouvriers à continuer leur travail. Murielle Pénicaud, ministre du travail, a passé un « coup de gueule » contre les entreprises du BTP qui mettent à l’arrêt leurs chantiers. Pourtant, que ce soit dans le BTP ou dans les usines, de nombreuses entreprises pourraient être mises à l’arrêt de manière temporaire afin de protéger la santé des travailleurs et travailleuses, mais ce n’est pas le cas car le patronat ne veut pas sacrifier son profit. Comme d’habitude, ce sont donc les prolétaires qui vont payer le prix fort de cette pandémie, ce sont eux qui vont se contaminer, contaminer leurs collègues et leur famille. Pendant ce temps, les bourgeois sont confortablement installés dans leurs appartements luxueux et font du « télé-travail ».
Face aux cris d’alarme de nombreux travailleurs, ouvriers du BTP ou en usine, manutentionnaires, chauffeurs routiers, caissiers, éboueurs etc qui craignent pour leur santé, la seule réponse du gouvernement est un « état d’urgence sanitaire » qui permet au patronat de forcer les salariés à prendre une semaine de congés payés pendant le confinement. Le but d’une telle mesure ? Éviter que les ouvriers se retrouvent au chômage partiel. Le gouvernement est si cynique qu’il va jusqu’à promettre au patronat la possibilité de déroger aux 35 heures une fois la crise terminée. C’est également à ce même patronat que Macron est en train de faire un cadeau de 300 milliards d’euros d’argent public. Alors que l’hôpital public est en train de s’effondrer, alors que les personnels hospitaliers n’arrivent plus à faire face à l’épidémie, alors que les suppressions de lits et les fermetures de services se multiplient ces dernières années, le gouvernement préfère donner des milliards aux actionnaires plutôt qu’à nos hôpitaux.
Au fur et à mesure que l’épidémie se propage, au fur et à mesure que les services de réanimation se remplissent, nous voyons en nous grandir une questions : quand le gouvernement prendra-t-il conscience de la gravité de la situation ? Quand fermera-t-il enfin les usines et chantiers non indispensables ? Quand fournira-t-il des masques chirurgicaux aux chauffeurs routiers, ouvriers, caissiers, manutentionnaires, éboueurs et à tous les autres travailleurs qui sont obligés de continuer à bosser malgré la pandémie ?
D’ici à ce que de telles mesures soient prises, il est important de soutenir tous les travailleurs qui font valoir leur droit de retrait, qui se mettent en grève, qui revendiquent légitimement d’être protégés face au Covid-19, car nous en avons marre de compter nos morts pendant qu’eux comptent leurs profits.