Le journal Les Echos publié, le 10 avril, un article où est prônée la sortie du confinement (article disponible intégralement ici). C’est une position de plus en plus poussée par les industriels. En effet, la crise financière, économique et sociale semble se conjuguer et s’accentuer à cause du confinement. La production est arrêtée en grande partie depuis plusieurs semaines, les chaines logistiques sont à l’arrêt. Beaucoup d’ouvriers ne sont plus au travail : chantiers, industries, hôtellerie-restauration… La récession est déjà là et les faillites en chaine se profilent.
La solution, pour eux, ce serait de mettre tout le monde au travail, le plus tôt possible. Bien sûr, pour les classes supérieures, il est possible de se confiner, de télé-travailler, de sortir peu de chez soi, de prendre des précautions. Mais pour les ouvriers ? La promiscuité va se coupler aux problèmes de santé. Les classes populaires sont confrontées aux problèmes de santé dus au travail, au surpoids et à la mauvaise alimentation, à la pollution. Mais les industriels n’en ont rien à faire : il faut reprendre le travail. Nous avons de quoi manger, dormir, l’eau, l’électricité, internet, les moyens matériels de continuer à vivre protégés. Mais il faut continuer à faire tourner la machine à profits.
Nous ne savons pas du tout combien de personnes sont immunisées et ont déjà été infectées. Entre 2 et… 70%. Mais le plus probable reste qu’une faible fraction de la population – à savoir 2%, 1,5 millions de personnes – soient réellement immunisées contre la forme actuelle du virus. Les taux de mortalité très importants en Ile de France et dans l’Est tendent à faire penser que seules ces régions ont été massivement touchées. Sortir du confinement pour des impératifs économiques serait criminel, et des centaines de milliers de personnes pourraient être tués rien qu’en France.
L’article des Echos se termine par « La préservation de la vie est un principe sacré, mais le retour au travail et la défense des libertés individuelles, qui fit tant de morts, représentent aussi une valeur humaine. » Liberté de se faire exploiter. Liberté de crever au boulot. Comme l’ont dit nos camarades du Parti Communiste Maoiste : « c’est bientôt qu’on va régler les comptes ».