Le samedi 4 avril, alors que Nordine se rendait avec sa fille de cinq ans sous les fenêtres de sa mère pour la saluer et briser son isolement pendant le confinement, la fillette a été touchée au visage par un tir de LBD. Grièvement blessée, elle a été placée dans un coma artificiel dont elle est sortie depuis.
La balle de LBD a été tirée au cours d’affrontements entre des jeunes et des policiers, qui comme dans de nombreux quartiers populaires, font respecter le confinement à grand coups de matraques, de gaz lacrymogène et de balles de LBD. La fillette de cinq ans n’a donc vraisemblablement pas été touchée volontairement par les policiers, mais cette nouvelle affaire de violences policières nous démontre une fois de plus la dangerosité des lanceurs de balles de défense, à fortiori lorsqu’ils se trouvent entre les mains de policiers tellement incapables de viser correctement qu’ils en viennent à tirer dans le visage d’enfants.
Bien-sûr, la préfecture a cherché à protéger ses hommes, en affirmant que la blessure de la fillette n’avait rien à voir avec un tir de LBD, une version contredite par la découverte d’une balle de LBD par le père de la fillette – dont la photo à été publié sur internet – juste après le tir et à côté de cette dernière.
Une fois de plus, l’enquête a été confiée à l’IGPN qui, sans aucun doute, blanchira les policiers responsables, car le rôle de cette institution n’est pas d’enquêter les crimes policiers mais d’en protéger les auteurs. Les zones populaires sont considérées comme des zones où la repression doit s’exprimer indistinctement, où tout habitant est un ennemi ; une fillette touché n’a, malheureusement, rien d’étonnant.