Opposant à la dictature fasciste de Pinochet, emprisonné puis contraint à l’exil pour cette raison, guerillero au sein de la brigade internationale Simón Bolívar lors de la révolution sandiniste au Nicaragua et écrivain de renom, Luis Sepúlveda s’est éteint ce jeudi 16 avril à Oviedo, en Espagne.
Luis Sepúlveda restera célèbre tant pour ses ouvrages, notamment Le Vieux qui lisait des romans d’amour, que pour son engagement infatigable contre les dictatures fascistes en Amérique du Sud et en Amérique centrale. En effet, dès sa jeunesse, il milite au sein des jeunesses communistes chiliennes. Après le coup d’État de Pinochet en 1973, il est condamné à 28 ans de prison pour « trahison de la patrie, conspiration subversive, et appartenance aux groupes armés ». La mobilisation d’Amnesty International pour sa libération lui permet de ne passer « que » deux ans et demi dans les geôles du régime, sa peine étant commuée en 8 années d’exil en Suède. Mais Luis Sepúlveda ne se laisse pas impressionner et plutôt que de se rendre en Scandinavie, il décide d’arpenter l’Amérique latine pour fonder des troupes de théâtre ou encore aller à la rencontre des peuples natifs, victimes de la colonisation, afin d’écrire sur leurs conditions de vie et dénoncer l’impérialisme. En 1979, il intègre la brigade internationale Simón Bolívar au Nicaragua et participe à la lutte armée qui aboutira à la chute du dictateur Anastasio Somoza Debayle.
À partir des années 1980, en parallèle de son travail d’écrivain, Luis Sepúlveda s’éloigne petit à petit des idées révolutionnaires et se met à militer auprès d’ONG libérales comme Greenpeace ou la Fédération Internationale pour les droits humains. Malgré cela, il continue, notamment en tant que journaliste, à soutenir de nombreux mouvements de protestation, particulièrement en Amérique latine. Au cours des révoltes qu’a connu le Chili en 2019-2020, il a ainsi publié sur son blog dans l’édition chilienne du Monde diplomatique des articles dans lesquels il affirme ouvertement son soutien aux mouvements de protestation.
Testé positif au Covid-19 le 27 février 2020, Luis Sepúlveda finira donc par s’éteindre le 16 avril 2020, laissant derrière lui de nombreux ouvrages et une vie de lutte.