On entend souvent dans les médias, à la radio, à la télé, que « la classe ouvrière n’existe plus ».
La classe ouvrière, c’est quoi ?
Ce n’est pas juste l’ouvrier en bleu de travail qui sort de la grosse usine ou du chantier. Lors de la grande époque du PCF, dans les années 30, quand on pensait « classe ouvrière », on pensait autant au conducteur de taxi, qu’au facteur, qu’au mécanicien ou au manœuvre, à la femme de ménage ou à l’artisan.
Parce que la classe ouvrière, c’est celle qui produit, conditionne et déplace les marchandises, qu’elles existent physiquement (un objet produit dans une usine, un sandwich dans un macdo) ou non.
La classe ouvrière, ce sont tous les exécutants dans la production de marchandise : un téléconseiller, un mécanicien, un manœuvre, quelqu’un qui fait le ménage, la plonge, le service dans un resto… Toutes ces personnes sont des ouvriers et ouvrières.
Que ce soit en France ou au niveau mondial, en réalité, la classe ouvrière continue à grossir. Seulement, dans notre pays, les immenses usines ont disparues. Mais les grandes concentrations de travailleurs, non ! Par exemple, à l’aéroport Charles De Gaulle, ce sont 80 000 personnes qui travaillent.
Au dessus des ouvriers il y a le travail de tous ceux qui essayent de rendre celui des ouvriers plus productifs. Mais pas pour le profit de la société – pour celui des capitalistes.
Dans notre pays « démocratique », est ce que les ouvriers, ceux qui font à peu près tout, qui se brisent la vie à travailler, est-ce que ces gens là ont du pouvoir ?
Est-ce que dans l’usine, on peut dire ce qui est du gâchis, ce qui est inutile, ce qui est mal fait et qui sert mal le peuple, ce qui est injuste, humiliant, destructeur pour nous ou la planète ?
Est-ce que l’on peut dénoncer quand un travail est inutile ou nocif pour la société ?
Est-ce qu’on peut nous même organiser comment se passe le travail, comment construire les villes pour mieux organiser la production et la distribution, les rendre plus agréables, plus écologiques, ?
Est-ce que l’on peut donner des ordres aux cadres et ingénieurs en fonction des besoins, voir nous même devenir à la fois ouvriers et ingénieurs, à la fois exécutant et décideur ?
Non, bien sûr que non. La société n’est pas faite comme ça. La seule solution, c’est d’essayer de se battre contre les autres pour ne plus être un simple ouvrier. Et rare sont les élus.
Alors, ou est la « démocratie » pour les ouvriers si l’on ne peut décider de rien qui nous concerne directement ?
La démocratie, c’est juste pour les bourgeois : un thermomètre qui permet de prendre la température de la colère, et de donner un peu plus quand ça risque de leur péter à la gueule.
Mais tous les gens qui ont vécu au 15è étage d’une tour, à coté d’un échangeur autoroutier, qui se sont organisés contre le flicage anti-syndical dans une usine, qui ont bloqué leur lieu de travail après des licenciements ou des abus de pouvoir, ou qui ont passé leur vie dans un village qui a vu tous ses services fermer les uns après les autres, ces gens là savent bien que pour les ouvriers, la démocratie n’existe pas.
La classe ouvrière possède le vrai pouvoir : celui de bâtir de ses mains la société, de la faire fonctionner et de donner à tous ses membres ce qui est nécessaire à une vie épanouie. A elle de prendre le pouvoir et de changer le monde !