Le ministère de l’éducation nationale a récemment publié une note, à destination des chefs d’établissement et professeurs, pour lutter contre « les replis communautaristes », « les théories complotistes » et « les réactions de repli des élèves ». En effet, un an après les Gilets Jaunes, en période de pandémie et de violences policières, de mensonges sans cesse répétés des ministres et dirigeants, les discours allant contre les sacro-saintes Valeurs de la République se multiplient.
Le document parle de combattre les idées qui font passer des groupes « au dessus de la loi de la République ». Bien sûr, la loi de la République, elle, passe au dessus des groupes et n’hésite pas a opprimer des groupes pour des raisons sociales, en s’appuyant sur le racisme. Si un flic tue un jeune homme ou le tabasse, puis est blanchi par la justice, alors, ce sont les « Valeurs de la République ». Mais si des habitants de quartiers prolétariens tentent de s’organiser face à ce meurtre, même pacifiquement, comme le Comité Juste et Vérité pour Adama ? Alors, c’est une « menace pour la cohésion sociale en France ».
Bien sûr, il ne peut pas y avoir de cohésion sociale dans une société divisée en classe, produisant une méfiance et un mépris justifié des prolétaires contre les bourgeois et leurs politiciens. Lorsque le document appel donc à la « vigilence de tous », CPE, enseignants, assistants d’éducation, dans les couloirs et la cour, c’est un appel à la délation de tout esprit refractaire.
Bien sûr, la colère gronde dans les banlieues et de nombreuses idées risquent de choquer et de bousculer la petite bourgeoise qui encadre les élèves dans les collèges et lycées. Il faut par exemple « traquer les idées vengeresses » (quand l’idée de faire payer les bourgeois fait son chemin) et empêcher la « critique de tous discours d’autorité ». Les scientifiques ont toujours raison, les policitiens aussi, les profs, etc. Le peuple, lui, n’a pas droit à la parole.
La note à pour objectif d’exciter l’arbitraire des plus zélés, des plus réactionnaires. Il n’y à pas de directives précises mais des consignes vagues. Le but est de museler toute parole. Dans la répression et l’arbitraire, c’est l’immagination au pouvoir.