Dans l’Etat Turc, Grup Yorum jouit d’une popularité extraordinaire au sein des masses. Fondé en 1985, sous la dictature militaire, ce groupe s’inscrit dans la lignée des mouvements révolutionnaires qui ont agités le pays depuis les années 70. Socialiste et antifasciste, prenant la défense des nations opprimés par l’Etat, et de la culture populaire, le groupe d’artiste est régulièrement harcelé par l’Etat Turc, accusé sans preuves par l’état de soutenir le mouvement révolutionnaire marxiste-léniniste DHKP-C. Leur centre culturel d’Idil à Istanbul est l’objet de saccages et de perquisitions injustifiées, leurs membres sont contraints à l’exil et victimes d’arrestations arbitraires et répétées. Pour l’Etat fasciste Turc, tous ceux qui servent le peuple sont des terroristes.
La chanteuse Helin Bölek est arrêtée une première fois en 2016 et detenue pendant deux ans sans être jugée. Moins d’un an après sa libération, elle est à nouveau arrêté avec quatres autres membres du groupe. Le 16 mai 2019 les cinq membres de Grup Yorum dont Ibrahim Gökcek et Helin Bölek, ainsi qu’un de leur soutien, Mustafa Koçak, arrêté lui aussi pour « terrorisme » sur la dénonciation calomnieuse d’un indicateur de police, commencent une grève de la Faim depuis leur Prison. En novembre 2019, craignant pour son image, le gouvernement libère Helin Bölek ,mais pas Koçak qui n’aura jamais droit à un procès équitable, ni Ibrahim Gökcel qui ne sera libéré que plus tard
La grève de la faim va pourtant continuer, pour revendiquer la levée des accusations calomnieuse, la libération de Koçak et d’autres camarades emprisonnés par l’Etat Turc, ainsi que la suppression des membres de groupes Yorum des listes de « terroristes recherchés » tenus par la police turque.
Le 11 Mars, les autorités les forcent, bien que libres, à être « hospitalisés » et à manger, ce qui a été dénoncé comme de la torture.
Helin Bölek, la chanteuse du groupe, dont nous avions déjà parlé dans un article précédent, est morte le 3 avril dans les bras de sa mère et dans l’indifférence d’Erdogan et de son parti, après 288 jours à ne se nourrir que d’eau et de sucre.
Le 24 Avril c’est Mustafa Koçak qui meurt en prison, sans que sa revendication d’obtenir un procès équitable ne soit entendue.
Après plus de 320 jours de grèves de la faim et en pesant plus que 35 kg, le bassiste Ibrahim Gökcek à fini par mettre temporairement fin à son jeune, précisant qu’il continuerait le combat, le groupe considère que leur message à été entendu, la solidarité pour le groupe ayant fait le tour du monde, tant dans des medias « mainstream » que par des mouvement révolutionnaires en Irlande au Brésil ou en France, et espère tenir un concert dans les prochains jours à Istanbul.
Leurs revendications politiques sont maintenues, notamment en solidarité à Ali Araci, derniers membre du groupe en prison accusé de terrorisme, comme les autres membres du groupe contraints à l’exil.
La grève de la faim, en Turquie comme ailleurs, est un outil de protestation d’une grande force pour les prisonniers, ceux qui comme Grup Yorum sont réprimés pour avoir pris la défenses des prolétaires et des peuples opprimés. Le 5 mai, nos camarades irlandais ainsi que les révolutionnaires du monde entier commémoraient le martyr de Bobby Sands, laissé mourir de faim par Margaret Thatcher. Son sacrifice nous rappelle bien sûr celui de Helin Bölek et de Mustafa Koçak.
La Cause du peuple exprime sa pleine et entière solidarité avec les révolutionnaires et les peuples opprimées par l’Etat fasciste Turc d’Erdogan. Nous souhaitons la liberté, et la fin de la répression pour Group Yorum et toutes les victimes de la répression politique du prétendu « terrorisme » par la turquie, ainsi que la Justice pour Helin Bölek, Mustafa Koçak et tout ceux que l’Etat Turc à assassiné au cours de sa sanglante existence.