Brut : un reportage saisissant sur un quartier populaire de Marseille

Brut nous propose un petit reportage d’une grande qualité et pour le moins bienveillant sur un quartier prolétaire de Marseille. Pour une fois, il n’y a pas de stigmatisation de bas étage, mais, au contraire quand on laisse parler les gens, on se rend compte que les choses ne sont pas ce que l’on pense. Il est d’ailleurs intéressant de constater le développement d’un journalisme progressiste à grande échelle ; des sites et pages anarchistes très relayées, aux reportages de Brut, en passant par des personnalités plutôt progressistes comme Usul. Tout cela permet de combattre l’hégémonie de l’extrême droite sur internet, mais n’est pas suffisant, car il n’y a pas cet aspect matérialiste dialectique. Brut, en nous proposant des témoignages et un reportage « brut » (d’où le nom du média), propose un rendu tout à fait matérialiste.

Certe il y aurait des choses à redire sur le trafic de drogue, et nous pouvons comprendre que cela gène le travailleur qui n’a pas accès à la totalité de la problématique. Le trafic de drogue est un problème social et, comme nous le voyons dans le reportage il, sert à faire vivre des familles dans une société où le chômage est endémique.

Aucun jeune ne vient se vanter de cette activité, ils la regrettent même, mais quand on est arabe et sans étude tout est plus dur en hexagone. Quel symbole de cette société malade que la fermeture de l’école et l’ouverture à côté du plus grand commissariat de Marseille. Pas d’argent pour désamianter mais des millions pour construire un outil de contrôle aux allures de mirador. C’est le symbole même de cette France et de ce que vivent des millions de prolétaires.

Ce qui est marquant dans ce reportage, c’est la non présence des hommes d’un certain age, les seules personnes qui s’expriment sont des jeunes hommes et les femmes. Les femmes prolétaires sont au cœur du reportage, partout sur le pied de guerre pour faire vivre leur famille, elles sont d’une combativité exemplaire.

L’organisation des femmes pour subvenir en période de crise à la survie (et au quotidien) est d’une grande importance politique. La jeune femme qui a abandonné ses études pour s’occuper de son père malade et de ses frères et sœurs porte en elle toute la dignité des femmes prolétaires. Tout comme cette mère de famille vivant dans un taudis, complètement délabré, mais qui avec dignité et sourire, continue de s’occuper de ses cinq enfants. L’infirmière qui travaille dans les hôpitaux 12 h par jour, qui part la boule au ventre en temps de pandémie, et que lorsqu’elle rentre participe au cérémonial des applaudissements du 20h est d’une grande force. Ce reportage nous montre à quel point le travail reproductif pèse sur leurs épaules

Les habitants semblent heureux de vivre là, malgré les difficultés immenses, car c’est « comme une grande famille » ; et puis le prolétariat sait faire « avec les moyens du bords ». Enfin, comme ils le disent, ils sont confinés toute l’année.

Il y a beaucoup de vie et d’espoir qui se dégage de ce reportage, bien loin des zones pavillonnaires périphériques mortes.

En fin de compte il ne manquerait qu’un travail digne pour toutes et tous, des services publiques de qualités, des commerces de proximité, des zones de vie collectives pour que cela soit un endroit très agréable à vivre, mais cela ne pourra exister que sous le socialisme.

Aller au plus profond des masses, nous lier avec elle, sera l’enjeu des luttes futures. Et pour cela l’organisation politique des femmes prolétaires est d’une grande importance. Car comme nous le voyons dans le reportage elles sont respectées pour leur action, pour leurs dignité, pour leur courage, par la populations des quartiers et en premier lieu des jeunes hommes.

Ce qui est sur c’est que nous avons tous beaucoup à apprendre du prolétariat.

4 commentaires sur « Brut : un reportage saisissant sur un quartier populaire de Marseille »

  1. beau témoignage de la beauté des habitants des cités, Marseille si elle était bien gérée, a un potentiel d’intelligence et de solidarité, j’espère que les élections nous rendront justice.

    1. Salut camarade,

      il n’y a, selon nous, rien à attendre des elections. Seul l’organisation populaire peut permettre de modifier le cours des choses, par la solidarité et la lutte.

      C’est pourquoi nous travaillons à construire un Front Uni, capable de changer la réalité quotidienne et d’organiser plus efficacement la lutte pour la révolution.

      Bonne journée !

      bonne journée

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