Ce jeudi 4 juin, Arte Radio et Médiapart ont diffusé des extraits audios WhatsApp extrêmement racistes, sexistes et antisémites. Ces messages vocaux ont été envoyés sur un groupe WhatsApp privé de policiers de la ville de Rouen. Alex, un policier noir rouennais, a eu accès à ces messages, alors qu’il n’aurait pas du. Il a découvert que ses collègues se moquaient explicitement de lui avec des propos extrêmement racistes. Il a par exemple découvert que, dans son dos, ses collègues l’appellaient « le nègre ». Ces extraits, diffusés dans un podcast d’une demi heure par Arte Radio, illustrent bien le fait que la police française est fondamentalement raciste.
Cette affaire est loin d’être un cas isolé, mais en dévoilant des conversations privées, tenues par des policiers persuadés que jamais leurs propos ne sortiraient publiquement, Arte Radio et Médiapart permettent d’illustrer que chez de nombreux policiers, le racisme est théorisée, l’idéologie fasciste est bien présente. Ainsi, dans le podcast, les policiers théorisent une guerre civile raciale, affirment chercher à se procurer des armes autres que leurs armes de service, disent que « il n’y a pas que la diversité qui va prendre cher, la gauche aussi, il va vraiment falloir éliminer ces fils de pute », mais aussi qu’il faut laisser « les PD, les juifs, les nègres, les bougnoules, les féministes, les gauchistes se bouffer entre eux et achever les bêtes quand ils se sont bien affaiblis ». Dans ces échanges, le sexisme est également omniprésent, les femmes qui ont des relations avec des hommes noirs sont appelées des « putes à nègres », et les policiers se plaignent que ces femmes ne sortent qu’avec des « nègres » et non avec des « mecs biens ». Lorsqu’on sait que les compagnes de policiers subissent bien plus de violences conjugales que la moyenne, on peut légitimement douter du fait que ces policiers soient des « mecs bien » ou encore des « hommes trop gentils » comme ils prétendent l’être.
Mais le racisme dans la police n’est pas qu’un problème d’individus, c’est avant tout un problème institutionnel. Certes, nous l’avons vu précédemment, à titre individuel, de nombreux policiers sont extrêmement racistes, et ce dans tous les commissariats de l’État français. Mais l’institution policière en elle-même est raciste, elle a un rôle raciste, la hiérarchie est raciste, il y a une solidarité quasi absolue entre les différents policiers quand un d’eux commet un crime raciste. Alex, le policier noir qui a révélé les enregistrements racistes de ses collègues, a été muté, et ses collègues, eux, sont encore en service à Rouen.
L’État capitaliste français a fait des populations issues des pays dominés d’Afrique du Nord et d’Afrique Subsaharienne une main d’oeuvre précaire, sur-exploitée, qui vit dans des quartiers délabrés en banlieue des grandes villes. Et au quotidien, ces prolétaires sont harcelés, humiliés par une police qui cherche à étouffer leurs revendications, à « leur apprendre l’humilité ». Alors il n’y a rien d’étonnant que chaque année une quinzaine de personnes, majoritairement noires ou arabes, soient tuées par des policiers. Bien-sûr, l’omniprésence du racisme, mais aussi d’idées clairement fascisantes, génocidaires, au sein de la police ne pose aucun problème au ministère de l’intérieur de l’État français, car cet État capitaliste a besoin de ses flics pour maintenir l’ordre, pour écraser les révoltes. Cela ne gène pas non plus la justice qui acquitte à tour de bras des policiers violents et racistes.
Dans le cadre du système capitaliste-impérialiste, il n’existe pas de solution à ce problème de racisme généralisé et institutionnel dans la police, car ce racisme est une importation sur le territoire de l’État français de la domination impérialiste que fait subir cet État à de nombreux pays dominés partout sur le territoire africain, car les populations victimes de racisme sont souvent les populations qui composent le prolétariat le plus précaire. Ainsi, seul un système dans lequel le pouvoir sera aux mains du prolétariat pourra mettre en place des mécanismes permettant de lutter efficacement contre le racisme, et seule une police au service du peuple dans un État socialiste qui avance vers le communisme, pourra être débarrassée du racisme.