Le mercredi 2 novembre, environ 70 habitants du quartier des États-Unis se sont retrouvés à l’appel du CPES du quartier des États-Unis devant le local de Grand Lyon Habitat du 8e arrondissement pour demander des comptes au bailleur social, responsable selon d’eux d’une nouvelle hausse des charges.
Leurs revendications et leur colère ont ainsi confronté les responsables de GHL. Des vidéos que nous nous sommes procurés montrent les habitants rappeler tous les mensonges et les vols organisés dont s’est rendu coupable Grand Lyon Habitat. Face à eux, Olivier Dassekian, directeur financier et Myriam Bernard, coordinatrice de l’agence de proximité, baragouinent quelques mots pour essayer de calmer les récriminations.
Loin de répondre de ses actes, la mafia du logement a essayé de se faire passer pour une victime.
GHL accuse ainsi dans un article publié par rue89 le CPES d’être responsable de la gronde légitime qui secoue le quartier.
«Ce sont les jeunes avec les drapeaux […] ils chauffent les locataires depuis deux ans et ça ne fait pas que du bien !»
Source : « Aux Etats-Unis, les locataires de Grand Lyon Habitat refusent des « charges abusives » « , Rue89 Lyon
Face à ces accusations pleines de cynisme, nous avons décidé de donner la parole au CPES afin que ceux-ci répondent aux attaques qui leurs sont adressées.
NE : «Bonsoir, nous vous avons déjà rencontré à plusieurs reprises mais pourriez-vous vous représenter rapidement ?
Thibault (CPES) – Bonsoir, je suis Thibault, membre du CPES des Etats-Unis depuis 2 ans. C’est donc tout naturellement que j’ai participé à la mobilisation des habitants et locataires de Grand Lyon Habitat, car la situation me concerne profondément.
NE – Nous vous recevons pour offrir aux habitants du quartier des États-Unis une tribune de réponse aux accusations de Myriam Bernard. A la lire on pourrait presque croire que cela fait plaisir au CPES de mettre de l’huile sur le feu, est-ce vraiment le cas ?
Thibault (CPES) – Loin de là. Ce qui nous fait en revanche plaisir, c’est le fait de voir de plus en plus d’habitants s’organiser avec nous et se lever face aux nombreux injustices et vols commis par GLH et les bailleurs sociaux en général. S’il y n’avait pas de feu, nous ne jetterions pas d’huile dessus. En revanche nous continuerons de lutter jusqu’à la victoire et la fin de ces vols organisés !
Nous vous remercions également pour le droit de réponse que vous nous offrez
NE – Qu’est ce qui a changé pour le CPES depuis 2 ans, depuis les premières fois où vous aviez ouvertement reproché à GHL les frais abusifs prélevés sur les loyers ?
Thibault (CPES) – Plusieurs choses importantes ont changé.
Tout d’abord et ceci est, je pense, le principal, c’est le fait que les habitants et habitantes du quartier ont de plus en plus confiance en nous et se saisissent de plus en plus du CPES pour se battre collectivement. Ceci étant un des buts principaux du CPES, c’est déjà une grande victoire.
Deuxièmement nous avons beaucoup appris sur les méthodes de GLH pour esquiver la juste colère des locataires, ou tenter de l’étouffer par de vains entretiens ou de creux discours. Nous sommes donc plus armés et mieux préparés pour, à chaque fois, faire grandir nos luttes et remporter des victoires de plus en plus grandes.
Les habitants nous connaissent depuis 2 ans, et ont vu dans la réalité et pas seulement dans les paroles, que nous étions de leur côté, c’est pour cela que beaucoup se saisissent du CPES, qui à donc grandi quantitativement. Nous sommes en mesure de développer un rapport de force de plus en plus conséquent face à la mafia du logement qu’est GLH
NE – Et les habitants du quartier dans tout cela alors ? A nouveau, à lire Myriam Bernard, on pourrait croire que non seulement le vrai problème ne réside pas dans le vol organisé dont ils sont victimes mais dans le fait qu’ils se révoltent, et que de plus si le CPES n’était pas là tout le monde s’accommoderait de la situation. Quels retours avez-vous sur la lutte que vous menez contre GHL ?
Thibault (CPES) – Les habitants sont l’essence même du CPES. La majeure partie des membres du CPES sont des habitants du quartier même. Le CPES, s’est d’ailleurs créé suite à l’impulsion d’habitants du quartier qui voulaient lutter contre la taxe abusive relative à un câble d’alimentation internet
La lutte contre GLH permet de cimenter la détermination des habitants qui ont enfin une structure de combat à leur disposition qui vise la victoire et non la paix sociale. C’est la grande différence avec les autres comités de locataires, qui siègent au bureau de GLH, non pas pour porter la voix des habitants mais pour se siéger au chaud, au sein des locaux et dans des buts électoralistes pour certains. Attention, tous ne sont pas à mettre dans le même sac, mais ils sont tous dépendant du « jeu démocratique légaliste », alors que nous guidons nos actions sur la légitime colère des habitants.
Nous n’avons ainsi que des retours positifs de la part des habitants. En témoigne le nombre de personnes venues à cet événement, et les inquiétudes de GLH qui tente de nous discréditer et d’infantiliser les habitants, car ils sentent que la situation leur échappe, et que face à la colère organisée des locataires, ils ne sont rien. En définitive, c’est GLH qui a besoin des locataires et non l’inverse. Tenter de noyer le poisson en pensant que les habitants nous ont attendus pour se mobiliser est faux. Cela fait des années que les habitants se mobilisent individuellement. Ce qui est vrai, et cela Myriam le sait et s’en inquiète, c’est que désormais toutes ces colère sont en train d’être canalisées et sont organisées. GLH sent la vague arriver et sait pertinemment qu’il ne pourra lui échapper définitivement.
NE – Y a-t-il autre chose que vous souhaiteriez partager avec nous ?
Thibault (CPES) – Je voulais revenir sur le CPES. Nous ne pouvons opposer « des jeunes avec un drapeau » et les habitants. Opposer le CPES aux habitants est une manœuvre pour discréditer le CPES et surtout le nier. Car le CPES est composé des habitants et habitantes qui ont décidés de s’organiser, avec certes un groupe de jeunes du quartier. Cette manœuvre doit être dénoncée et combattue. C’est tenter d’opposer les masses aux masses, pour tenter pathétiquement de sauver son existence. Comme si nous ne payons pas de loyers, de charges abusives, nous ne travaillons pas pour un smic, et cela parce que jeunes. C’est absurde et totalement faux.
Nous appelons pour finir tous les lecteurs et lectrices à nous contacter si ils souhaitent en savoir plus sur les CPES, qui sont une réponse concrète au besoin d’organisation que nous portons tous.
NE – Merci pour votre temps et votre disponibilité. Au nom de la rédaction de Nouvelle Époque nous vous souhaitons bon courage dans votre lutte contre les vautours des mafias de logement aux côtés de vos voisins du quartier des États-Unis !
Thibault (CPES) – Merci à vous ! C’est toujours un plaisir de lire vos articles, que nous diffusons régulièrement au quartier. Les habitants seront heureux de lire cet article que nous allons leur transmettre dès sa sortie. Nous vous tiendrons au courant des évolutions à venir !
Sources : « Aux Etats-Unis, les locataires de Grand Lyon Habitat refusent des « charges abusives » « , Rue89 Lyon. [Disponible à l’adresse https://www.rue89lyon.fr/2022/11/03/etats-unis-grand-lyon-habitat-charges-abusives/]