Le 1er mai 2023 a été particulièrement marquant. D’abord la mobilisation a été particulièrement importante. Si la préfecture minore les chiffres, selon les syndicats il y avait encore plus de monde dans la rue que le 1er mai 2002, alors dérouulé dans un contexte exceptionnel. A Lyon, selon la CGT, ce sont 45 000 personnes qui ont défilé dont un immense ‘’black block’’ de plusieurs milliers de personnes, lui-même part d’un cortège combatif qui représentait peut-être le tiers de la manifestation. Ce n’est pas la seule ville où la mobilisation combative a été aussi suivie.
A Lyon, l’évidence c’est que les masses se sont saisies de la combativité. Nous avons vu les activistes révolutionnaires au cœur du cortège combatif, des graffitis anti-impérialistes et synthétisant la colère des masses sous forme de tags et de banderoles ont été lues sur les murs, et des messages de soutien internationaliste ont été portés, en particulier autour de la libération nationale de la Palestine.
Mais ce sont surtout les masses qui ont montré un niveau supérieur d’engagement.
D’abord, il faut le constater : la jeunesse étudiante radicale n’est plus seule. En effet, de nombreux jeunes, lycéens, apprentis, issus des quartiers ou politisés par les gilets jaunes, les jeunes du cœur de la classe ouvrière en somme, ont rejoint les cortèges combatifs. C’est la vérité absolue, décrite par le Président Gonzalo : c’est la violence organisée qui agrège les masses à la révolution. Sans violence, pas d’organisation des masses pour la révolution. Nous avons vu également dans les cortèges combatifs de nombreux militants sincères d’organisations politiques ou syndicales, voyant bien qu’il faut aller « plus loin ».
Enfin, les affrontements ont pris un caractère systématique. Une manifestation sans affrontements est de plus en plus considérée comme une randonnée en centre-ville sans intérêt.
De nombreuses personnes des masses ont condamnés « officiellement » les violences ; pour ensuite avouer qu’elles s’étaient servies dans les magasins dévalisés, qu’elles étaient heureuses de voir la police en difficulté, ou encore que les agences d’intérim et banques retournées leur offrait un sentiment de « revanche ». Nous avons vu des femmes des quartiers populaires, des jeunes apprentis, des ouvriers et ouvrières entrer massivement dans le bloc de tête, venir soutenir la jeunesse combative. Pourquoi ? Parce que les masses savent très bien que seule la violence accouche l’histoire, que toute mobilisation n’est qu’une façon de soutenir ceux qui exercent la violence, c’est-à-dire le Front Unique en formation.
Cette conscience que la violence est l’arme des opprimés et des révoltés est paradoxalement à la fois diffuse et aigue, même au sein de l’immense masse ouvrière coincée dans le réformisme nauséabond de la NUPES ou même pire dans des conceptions fascistes du FN.
A Lyon, nous avons vu que la fraction avancée des masses était consciente de cette réalité. Bien sûr, ce ne sont « que » quelques milliers de personnes préparées, et peut être 3 ou 4 fois plus de personnes combatives. Mais tout de même. Cette force est immense. Organisée, politisée et dirigée, cette force peut faire de Lyon un bastion de la Révolution. D’autant que les quartiers populaires, les quartiers ouvriers, où se concentrent les masses les plus pauvres, ne sont pas encore entrés dans la lutte et ne demandent qu’à être organisées, politisées et dirigées.
2002 était une manifestation pacifique, aujourd’hui les affrontements, s’ils restent de fait symboliques et sont restés cantonnés dans un cadre gérable par le pouvoir bourgeois, ont été particulièrement violents et massifs. Des jeunes ont menés la lutte, bien sûr, mais avec eux, nous avons vu des militants d’organisations opportunistes les soutenir de tout leur cœur, comprenant que seule la lutte combative pouvait aboutir. Nous avons vu des mères de famille, des retraités, des travailleurs agés, se porter dans le cortège combatif, pour soutenir la jeunesse radicale. Même dans les directs des monopoles bourgeois comme BFMTV, nous avons pu voir des « honnêtes travailleurs » soutenir ouvertement la violence !
Enfin, nous voyons la jonction, l’unité de la jeunesse prolétaire la plus avancée et de la jeunesse étudiante la plus combative. Le slogan révolutionnaire « Ouvrier – Etudiants : unis-nous vaincrons ! » se matérialise dans les faits.
Cela posera de nouvelles questions. Les manifestations encadrées de centre-ville ont elle encore un sens quand les masses veulent bloquer, affronter les laquais du pouvoir ? Les opportunistes ont beau jeu de dénoncer une stratégie inefficace. Ils peuvent prétendre que, parce que le black block dans les manifs de centre-ville n’est pas la tactique la plus pertinente, alors toute violence spontanée des masses n’est pas pertinente.
De plus, l’arrivée des fractions avancées de la classe ouvrière dans le mouvement révolutionnaire va également balayer toutes les fausses questions et diversions du post modernisme, balayer également le révisionnisme rance et pacificateur. La question de comment changer les choses, comment gagner, c’est-à-dire la question de la stratégie révolutionnaire, de l’organisation dans des cadres nouveaux, se pose aux masses. Qui y répondent par la combativité, l’abnégation,
Les révolutionnaires organisés et les masses été a la hauteur de la manifestation du 1er mai, à la hauteur du mouvement contre la réforme des retraites, au niveau que la situation pré-révolutionnaire exige. A Lyon comme ailleurs, le 1er mai aura été explosif, et révolutionnaire. La combativité des révolutionnaires, des masses, des organisations de classe a offert une journée noire pour la bourgeoisie, lors, qu’ils le soient toujours car le futur est radieux !