Alors qu’elle avait été suspendue pendant le confinement, le gouvernement souhaite déjà relancer la réforme des retraites qui avait provoqué une importante grève en décembre 2019 et janvier 2020.
Au lendemain d’un remaniement ministériel, c’est la nouvelle ministre du travail Elisabeth Borne qui sera en charge de conduire la réforme tant voulue par le MEDEF, et Elisabeth Borne n’en est pas à son coup d’essai en terme de réforme antisociale, c’est en effet elle qui avait mené la réforme ferroviaire en 2018, supprimant le statut de cheminots et entraînant une longue grève des travailleurs du rail. Face à cette volonté du gouvernement de relancer l’infâme réforme des retraites, nous devons relancer la lutte pour défendre nos droits.
En relançant la réforme des retraites, le gouvernement nous montre une fois de plus dans quel camp il se situe. En effet, en supprimant les régimes spéciaux et en instaurant un régime unique à points, cette réforme vise en premier lieu à nous faire travailler plus, plus longtemps et pour une pension de retraite plus faible. Alors que chaque jour des millions de travailleurs se cassent le dos sur les chantiers, dans les usines, dans les entrepôts, dans les hôpitaux, dans les cuisines de restaurants etc, cette réforme des retraites signifie pour eux devoir continuer un boulot difficile encore plus longtemps, tout ça pour augmenter les bénéfices du patronat et pour permettre à l’État de faire des économies sur les pensions de retraites, afin, in fine, de baisser les impôts des plus riches.
Par ailleurs, alors que le gouvernement nous avait menti à de nombreuses reprises en affirmant que les pensions ne pourraient pas baisser, la crise du Covid-19 nous a prouvé que tout cela n’était que de la manipulation de la part d’un gouvernement qui essaye tant bien que mal – et avec peu de succès – de convaincre les masses que cette réforme est bonne. En effet, le gouvernement souhaite que les dépenses allouées au système de retraites ne dépassent jamais 13% du PIB. Or, nous savons que la part des personnes retraitées dans la population augmente, si le budget des retraites n’augmente pas et reste inférieur à 13% du PIB, cela entraînera mécaniquement une baisse des pensions de retraite. De plus, la baisse importante du PIB français suite à la crise du Covid-19 a démontré qu’une récession économique n’était absolument pas impossible. Alors que se serait-il passé si la réforme des retraites avait déjà été en vigueur ? Les pensions de retraite auraient significativement baissé, car si le PIB baisse mais que son pourcentage alloué aux retraites n’augmente pas pour compenser, alors mécaniquement, ce sont les retraités qui perdent de l’argent.
Alors, si le gouvernement souhaite relancer son infâme réforme, nous devons relancer la lutte, car nous ne devons pas nous laisser faire, nous devons défendre notre droit à la retraite, nous devons relancer les grèves qui ont eu lieu en décembre et janvier dernier afin d’engager un réel rapport de force avec le gouvernement pour le forcer à renoncer à son infâme réforme.