Le mercredi 12 juin, en réponse à une conférence de presse devait avoir lieu pour présenter la délégation olympique israélienne, plusieurs organisations suisses de Lausanne et alentours et de Europalestine ont lancé un appel à rassemblement devant le siège du CIO.
C’est pour couvrir la contre-manifestation qu’un correspondant de Nouvelle Epoque est venu passer la journée en Suisse romande
Dès 12h, un premier rassemblement se réunit devant Géopolis, une antenne de l’UNIL (université de Lausanne) pour y rencontrer les étudiants mobilisés qui occupent leur faculté pour la Palestine. C’est devant l’université autour d’un repas préparé par le collectif pour la Palestine de l’UNIL que se retrouvent les militants parisiens d’EuroPalestine, des activistes de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire et le comité d’accueil suisse.
Le repas est chaleureux, les présents révisent les chants, préparent les drapeaux et les pancartes, et échangent dans une atmosphère conviviale.
A 14h, la nouvelle tombe : la police a interdit le rassemblement initialement déposé devant le CIO car «trop de personnes sont attendues». A l’unanimité les manifestants décident de se rendre malgré tout devant l’entrée principale du CIO, refusant l’alternative du rassemblement isolé derrière un bâtiment vide. Car oui, le bâtiment est vide, c’est la deuxième nouvelle : la conférence de presse en présentielle a été annulée, remplacée par une conférence en visioconférence !
A 15h30 la foule s’ébranle et se met en marche. En cortège rythmé par des chants, il se dirige jusqu’à l’entrée du CIO devant lequel il arrive à 16h.
De nombreuses banderoles s’installent, des drapeaux palestiniens sont hissés aux mats olympiques, une grande banderole appelant à l’exclusion de l’État génocidaire des Jeux Olympiques est déployées depuis le balcon végétalisé qui surplombe l’entrée du CIO.
Une banderole appelant à lutter pour la libération de Georges Abdallah est très vite accrochée par les activistes de la LJR. De nombreuses personnes recouvrent les grandes baies vitrées de stickers et de peinture rouge symbolisant le sang des Palestiniens.
Peu après, les forces de police suisses arrivent : dépassées, elles ne peuvent que constater qu’un groupe de 150 personnes est solidement installé devant le bâtiment, chante des slogans et ne compte pas partir.
Pendant plus de 2h, les manifestants chantent et brandissent haut le drapeau palestinien.
Aux alentours de 18h30, une représentante de EuroPalestine a réalisé une prise de parole pour expliquer qu’une délégation avait été reçue par plusieurs dignitaires du CIO : elle explique devant une foule stupéfaite que le CIO dit comprendre la colère, mais qu’il ne peut rien faire car il faudrait qu’Israël reconnaisse une colonisation pour pouvoir sanctionner le pays, et qu’actuellement Israël nie la colonisation car il revendique tout le territoire et rejette l’existence de la Palestine. Il faudrait en somme que l’État d’Israël fasse lui-même la demande de son exclusion, une situation ubuesque !
Par ailleurs le CIO ne reconnaît pas la qualification de génocide, ni d’apartheid, et rejette donc tout parallèle avec la Russie des années 2010 ou l’Afrique du Sud de la fin du XXe siècle.
Ces nouvelles sont huées par les personnes rassemblées, qui dénonce l’hypocrisie des interlocuteurs envoyés par le CIO.
Ensuite, c’est une manifestante qui appelle à participer à la manifestation nationale pour la libération de Georges Abdallah du samedi 15 juin, sous les applaudissements et les chants de la foule.
Le rassemblement se conclut peu après avec la prise de parole d’un représentant des organisations suisses mobilisées qui appelle à continuer de se rassembler soir après soir devant le CIO.
Cette prise de parole conclut ainsi une journée de lutte pleine de revendications, qui a vu se réunir des organisations de France et de Suisse pour organiser un rassemblement déterminé et combatif qui a forcé le Comité International Olympique à annuler sa conférence de presse !