Lors de son entretien télévisé du 14 juillet, Emmanuel Macron a annoncé un nouveau « plan de relance de l’économie » à hauteur d’au moins 100 milliards d’euros. Ce montant vient s’ajouter aux 460 milliards d’euros déjà engagés par l’État depuis quatre mois de crise du Covid-19.
Si les contours du plan ne sont pas encore précisément déterminés, on sait déjà qu’une partie importante de cette somme servira à aider les entreprises. On sait également que le gouvernement n’envisage pas d’augmenter les impôts pour financer ce plan, et qu’il préfère le financer en augmentant la dette publique de l’État français. Une fois de plus, l’État va donc accorder des milliards d’euros d’aides aux entreprises. Ces milliards sont évidemment autant d’argent qui ne serviront pas à financer la sécurité sociale ou encore le bon fonctionnement des services publics. Par ailleurs, il est évident que lorsque le gouvernement dit qu’il va financer ce plan par de la dette, cela signifie que ce sont les masses populaires qui vont payer d’ici quelques années par des vastes plans d’économie sur les prestations sociales et les services publics.
Ainsi, alors que les hôpitaux, les transports, les écoles, les universités etc auraient cruellement besoin de plus de moyens pour fonctionner, le gouvernement décide d’attribuer ces moyens aux grandes entreprises. Mais en réalité, a-t-il vraiment le choix ? En effet, si le gouvernement prend de telles mesures, c’est certes pour compenser les pertes des entreprises, mais c’est également pour éviter une crise économique structurelle. Ainsi, lorsque les politiciens nous expliquent qu’ils n’ont « pas vraiment le choix » que d’aider les entreprises privées, ils ne nous mentent pas vraiment. Ce qu’ils oublient simplement de dire, c’est que si ils n’ont pas le choix, c’est car nous sommes dans le cadre d’un système capitaliste dans lequel la production n’est pas planifiée, dans lequel les entreprises produisent pour le profit et non pour satisfaire les intérêts des masses populaires. Alors en effet, une crise structurelle ferait d’immenses dégâts à l’économie, ferait couler des entreprises, ferait exploser les taux de pauvreté, et cela, les capitalistes n’y ont pas intérêt. L’intervention massive de l’État dans l’économie depuis le début de la crise du Covid-19 nous montre donc à quel point les États sont avant tout là pour défendre les intérêts de la classe capitaliste, car en finançant par la dette la relance économique des entreprises privées, le gouvernement fait primer la logique de « privatisation des profits et mutualisation des pertes ». Tout cela nous démontre une fois de plus qu’il faut prendre le problème à la racine et renverser le système capitaliste pour mettre fin à cette logique mortifère.
Bien évidemment, le gouvernement essaye d’enrober ces mesures antisociales de beaux discours, de belles promesses. Ainsi, Emmanuel Macron a appelé les entreprises à « modérer les dividendes », une demande qui n’a aucune portée contraignante, autrement dit, ce n’est que du vent. Le chef de l’État français a également annoncé des mesures pour « favoriser l’emploi des jeunes », en l’occurence des baisses de charges pour les entreprises qui embaucheraient des jeunes. Cette mesure est profondément réactionnaire : elle vise uniquement à augmenter les profits des entreprises employant des jeunes en leur permettant de faire des économies. Le résultat sera bien évidemment moins d’argent pour les caisses de la sécurité sociale, et donc une moins bonne protection pour nous toutes et tous en cas de problèmes de santé. C’est donc aussi cela le plan de relance : permettre aux entreprises de faire plus de profits au détriment de notre protection sociale collective.