Action Directe : libération conditionnelle d’André Olivier, chef du groupe Affiche Rouge

Le journal Le Monde a annoncé, le 26 octobre, la libération d’André Olivier, 81 ans, fondateur et dirigeant de la branche lyonnaise issue d’Action Directe, qui était en prison depuis 38 ans. Selon le journal, cette libération s’accompagne d’un bracelet électronique et de nombreuses contraintes, dont l’interdiction de publication, de port d’arme, de rencontre de personne condamnée pour « terrorisme » et de déclaration publique. Cela n’est pas sans rappeler Jean Marc-Rouillan, autre fondateur d’Action Directe sorti de prison en 2007 et régulièrement harcelé par l’État et la justice depuis (arrestations, procès, privation des droits…). L’État bourgeois n’oublie pas ceux qui l’ont ouvertement défié, même après des décennies derrière les barreaux.

André Olivier, professeur, avait participé dans les années 1960-70 au mouvement révolutionnaire foisonnant. Il avait affirmé son dégoût pour les personnes comme Serge July, devenu directeur de Libération, qui avaient renié la voie révolutionnaire dans les années 1970 pour se ranger dans le confort bourgeois.

Le groupe lyonnais d’André Olivier, actif pendant plus de 6 ans, réalisa plusieurs dizaines d’attaques au nom de la révolution prolétarienne et de l’anti-impérialisme. Ils visaient des banques, des convoyeurs de fonds, mais aussi des institutions de l’État français ou d’Israël en France. Ils abattent notamment le général de gendarmerie Guy Delfosse en 1984, lui qui avait été officier dans les corps de parachutistes coloniaux en Asie et en Afrique. Plusieurs attaques à l’explosif visant Jean-Marie Le Pen et des journaux réactionnaires leur sont également attribuées.

Lors de leur procès, en 1989, André Olivier et d’autres militants (Maxime Frérot notamment) refusent le verdict et se lèvent pour chanter l’Internationale. Jusqu’à aujourd’hui, André Olivier n’a pas exprimé publiquement de reniement de son engagement militant. En faisant sortir ainsi les militants les plus engagés dans la lutte des années 1980, l’État français espère qu’ils meurent en silence, écrasés par le harcèlement financier et juridique (prélèvements sur les comptes, attaques en justice) plutôt que par le poids de l’emprisonnement.

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