Vêtues de rouge, des milliers de personnes ont manifesté dans les rues de Paris, dimanche 3 novembre, contre la vie chère dans les colonies françaises dits « Départements d’outre-mer » (DOM). Avec une colère palpable, les manifestants se sont rassemblés sur la place Denfert-Rochereau, à l’appel d’associations issues des Antilles et de Kanaky, pour rallier le ministère des outre-mer.
Les slogans les plus repris étaient éloquents : « Monopole criminel », « Békés insatiables ». La banderole de tête également : « Rèspektém nous ». « Non à la vie chère ! » :
L’un des organisateurs, Louis-Philippe Mars, vice-président de l’association Ultramarins Doubout explique à l’AFP : « On a l’impression que la situation dans les outre-mer ne concerne pas les Français de l’Hexagone. Cette manifestation est là pour faire du bruit et faire connaître la situation aux autres Français ». « On demande la continuité territoriale (…), il faut aligner les prix », a-t-il poursuivi, disant espérer « qu’il y aura[it] un tournant avec ce rassemblement ».
Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), participe lui aussi à la manifestation. Il explique à l’AFP qu’il est « important de montrer à la diaspora qu’on voit le combat qu’ils sont en train de mener ici pour appuyer notre combat là-bas ». « Ils nous ont dit que la France est une et indivisible, qu’on a le droit de circuler, alors pour se nourrir, ça devrait être pareil », a-t-il estimé.
De nombreux manifestants insistent devant les caméras : la vie chère, ce n’est pas qu’un slogan, pas qu’une simple idée. Entre la métropole et les colonies des Antilles, le prix d’un caddie peut être multiplié par trois. C’est cette vie chère, couplée à un chômage massif, qui force des milliers de jeunes guadeloupéens, kanaks, martiniquais, guyanais, réunionnais ou mahorais à émigrer en France, a quitter leurs terres et leur nation.
Cette manifestation, lancée par le RPPRAC martiniquais, rejointe par les diasporas des Antilles, a également été soutenue par les organisations Kanaks de France. L’impérialisme français, en perte de vitesse, ne peut plus gouverner comme avant. Et cette manifestation est un symbole que les masses populaires ne veulent plus être gouvernées comme avant. Cette grande marée rouge nous permet de prendre conscience de leur force, alors que la lutte continue dans les colonies françaises des quatre coins du globe.