La crise du Covid a frappé fort, mettant à mal le système capitaliste. La crise venait déjà, avant l’épisode des confinements. Mais après, son ampleur s’en trouve décuplée. Pourtant, il semble que tout continue comme avant dans l’état Français. La misère et le chômage ont augmenté, certes, les licenciements se multiplient mais la vie n’est pas fondamentalement changée, le quotidien est resté le même.
Pourtant, la simple liste de plans sociaux devrait alerter. Air France et Hop !, Airbus, Nokia, La Halle, Derichebourg, Renault, Technicolore, Team Plastique, Thalès, TUI, XL Airways, Aero, Luxfer, Sanofi… Même l’Alliance Française de Lyon liquide une majorité de ses effectifs ! Cette liste n’est évidemment pas exhaustive, bien au contraire ; et c’est sans compter l’effondrement de l’interim, divisé par deux depuis début 2020 et le gel des embauches dans un nombre monstrueux d’entreprises. Et, enfin, les plans d’économie, comme à EDF, qui représentent de la consommation en moins.
Le Monde l’explique : Entre le 1er mars et le 5 juillet, 193 PSE ont été lancés en France, menaçant 27 053 postes. Soit plus du double que sur la même période de 2019 (13 033 postes visés). Et c’est compter sans les 1 672 procédures de « petits » licenciements collectifs (de moins de dix salariés) répertoriés par la Dares, ou les centaines de milliers d’intérimaires dont la mission a pris fin. Des villes comme Toulouse, où l’aeronautique est au centre, pourraient être complètement sinistrés.
Pour faire face, l’Etat Français s’est endetté massivement. Le déficit de la sécu est passé de 2 à environ 50 milliards, l’UNEDIC (c’est à dire pôle emploi) de 0,9 à 25 milliards, le système de retraites de 4 à 25 milliards également… Sans compter les plans de relance. Les organismes de l’Etat se sont endettés de 250 milliards environs. Et c’est cet argent qui permet que « tout continue », avec le chômage partiel payé 85%, les arrêts-maladies, etc. Les dépenses ont baissé pendant le confinement et il y a maintenant un « effet de rattrapage ». Maintenant, on parle d’un plan de relance à 50 milliards, surtout destiné aux entreprises. Mais c’est très artificiel.
L’ absence de l’Euro de football, du Tour de France, la programmation dans les cinémas, le chômage partiel de nombreux employés, l’absence d’assurances pour la rentrée, tout cela montre bien que le confinement n’a pas été qu’une parenthèse.
Car l’économie ne va pas « repartir ». Les économies plongent les unes à coté des autres, les marchés se rétrecissent, les plans sociaux font baisser le revenu des populations. En bref : on maintient le niveau de vie en croisant les doigts, en espérant que les vacances relancent l’activité, et ensuite, il va bien falloir économiser. Le 17 juillet, Jean Castex rencontrait les « partenaires sociaux » pour remettre sur le tapis la réforme des retraites. Ce n’est, évidemment, qu’un début. La rentrée, selon les commentateurs bourgeois, risque d’être dure. Nous les croyons sur parole.