Le 2 Décembre s’est tenu le procès en appel d’Abdel, militant et journaliste décolonial à Decolonial News. Il est accusé d’apologie du terrorisme. Son crime est en réalité celui de son soutien à la Palestine et à la résistance palestinienne lors d’une manifestation de Novembre 2023. Il encourt 12 mois de prison avec sursis et une lourde amende.
Dès l’ouverture du procès, une évidence est très claire : celle d’une justice de classe qui, avant même de planter le décor de son spectacle, a déjà décidé qu’Abdel était coupable. Preuve s’il en est, l’attitude des juges qui a radicalement changé entre l’affaire précédente et celle-ci.
Malgré une prétendue neutralité, nous savons tous très bien qu’il n’en est rien. La cour appuie sans relâche qu’ils ne font pas ici une procédure bâillon – ce qu’Abdel a porté dès son arrivée à la barre – parce que la cour ne ferait pas de politique et appliquerait seulement le droit. Ce droit est le droit bourgeois donc celui qui prend position pour l’impérialisme Français et son allié israélien. Il est clair que le procès est donc politique.
La défense commence par demander la sanction des parties civiles qu’elle accuse d’avoir une volonté de bénéfice pécuniaire dans l’affaire, celles-ci ayant demandé 45000€ de dommages et intérêts en première instance.
Après quoi les avocats de l’attaque opposent à la défense la volonté d’en faire un évènement politique parce que ses soutiens s’étaient rassemblés autour d’une banderole qui dénonce la criminalisation des militants s’opposant au génocide des palestiniens. La cour d’appel refuse sans surprise la demande de la défense.
Abdel fait face à 3 juges et 4 avocats pour les parties civiles, dont un du CRIF qui, à Montpellier, use de son influence auprès du préfet pour interdire à BDS et à tous les manifestants pour la Palestine l’accès à la place de la Comédie. Tous portent face à Abdel une parole unie faite de fake news démenties à multiple reprises et d’accusations complètement fallacieuses et qui ne sont pas du ressort d’Abdel, pour en citer une : le partage sur les réseaux de « recettes pour cuisiner des bébés par certains individus ».
La justice a également montré sa position de classe lorsqu’elle a tenté de piéger Abdel avec la définition de terrorisme, en définissant celui-ci au travers de l’utilisation d’armes contre des populations civiles.
En réalité, cette définition pourrait aussi bien s’appliquer aux armées des pays impérialistes, comme Abdel l’a fait remarquer en pointant du doigt les actes terroristes de ceux-ci et en appuyant le droit et le devoir des peuples opprimés à se soulever pour renverser l’impérialisme.
La justice mélange également toutes les situations en assimilant le 7 Octobre aux attentats commis en France, comme s’ils étaient comparables. Ils font ici une sorte de procès d’un islamisme fantasmé d’Abdel, comme si celui-ci, par son soutien à la Palestine, était une sorte de terroriste dormant. Ceci également corroboré par le lapsus des juges qui ont dit « militaire » au lieu de « militant ».
Les preuves du sionisme de la cour et des parties civiles n’ont fait que se multiplier question après question, également dans leurs périphrases « ce que vous appelez la Palestine », en allant jusqu’à s’appuyer sur une définition du Larousse de 1926 qui dirait que la Palestine est un état juif.
A noter également la question concernant les organisateurs de la manifestation à laquelle il a pris la parole et qui l’a mené à ce procès, qu’on devine comme une énième attaque contre BDS par association.
Le racisme latent des juges et des parties civiles a également été mis à nu quand un témoin, membre de l’Union Juive Française pour la Paix a été appelé à la barre, leur discours s’écroulant et une des avocates de la partie civile perdant son sang froid face à un juif prenant la défense des Palestiniens qui luttent pour leur libération.