Le travail c’est dur, de l’endurance mais les gens courageux (en particulier les hommes virils) sont forts, ne se plaignent pas, endurent et finissent par être récompensés. Voilà comment est vu le travail, en général, dans les médias bourgeois.
Rien de plus lointain que notre réalité. Le travail est dur et il n’est jamais récompensé. Vingt ans d’usine, c’est parfois un reclassement dans un poste moins contraignant, rarement une promotion. Vingt ans sur une caisse n’assure aucune prime, aucune augmentation et encore moins de promotion. Le travail, c’est perdre son temps pour gagner sa vie.
Et, généralement, sur le travail, sur cette perte de temps, il y a la souffrance. Souffrance d’un muscle abimé d’avoir trop répété le même geste, souffrance du bruit, des efforts trop contraignants, d’un dos trop fragilisé. Mais cela, l’organisation du travail capitaliste n’en a que faire. Le travail est spécialisé au point d’en devenir à la fois monotone et extrêmement destructeur pour le corps, même sur des travaux qui ne le semblent pas. On aperçoit déjà, ici, que le travail ne répond pas aux besoins du peuple car le peuple a comme premier besoin de garder une bonne santé.
Mais si de ce coté, on peut penser (ce qui est, à notre sens, faux) que cela ne peut pas vraiment changer, de l’autre il y a toutes les souffrances en plus. Il y a des jours ou ce n’est pas possible. Et on doit quand même y aller. Parce qu’on nos jours de carrence, la pression d’un chef, d’une boîte, les collègues qui vont être mis sous pression pour rattraper le temps « perdu » par le patron.
Comme si notre société ne permettait pas de se passer, parfois, de main d’oeuvre. Qu’au Moyen-âge, dans une société produisant peu de surplus, l’absence d’un des paysans pendant la moisson soit une perte considérable, certes. Mais aujourd’hui ? Deux mois de confinement n’ont produit, dans notre pays, aucune pénurie. La perte de 40% de la main d’oeuvre s’est à peine ressentie, tant la production est abondante.
Alors, pourquoi ? Pourquoi aller au travail en pleine canicule, sur des chantiers ou dans des usines, comme si on était à la journée prêt ? Pourquoi doit-on aller au travail les jours des règles, parfois tellement douleureuses ? Pourquoi bosser après une nuit d’insomnie ? C’est parfois presque de la torture et il faut assurer. De l’autre coté, dans les équipes, il y a malgré tout toujours des absents, et de l’autre coté, six millions de chômeurs. N’y aurait-il pas possibilité de mettre des gens en plus sur les postes, pour permettre à ceux et celles qui souffrent de se reposer ?
C’est bien notre organisation du travail, absurde au vu des moyens techniques, qui provoque tout cela. Il y a la concurrence, qui oblige à produire toujours plus, quitte à parfois jeter, et de l’autre la volonté d’embaucher moins et de moins investir pour économiser ; et au milieu, la souffrance de la classe ouvrière. La planification mettrait au boulot tout le monde et permettrait à chacun de souffler.
Super article, on est bien d’accord que si on répartissait le travail, on soulagerait bien du monde.
Ps: « Alice » tu parle de fainéant, quand tu auras porté plusieurs tonne dans une journée dans des escaliers tu pourra la ramener et si c’est ça la gauche « révolutionnaire » glorifier le travail pour mieux fermer ça gueule et être exploité, alors se sera sans moi.