Contrairement à l’idée reçue, le Japon des années trentes est le lieu d’une féroce lutte de classes. Fondé en 1922, un parti communiste clandestin se forge dans le feu de la lutte des classes. C’est à ce dernier que Takiji Kobayashi adhère. En 1928, il raconte la rafle de 1600 communistes par le pouvoir conservateur : Le 15 mars 1928.
En 1929, il est licencié du bureau de la banque où il travaille pour l’avoir critiqué dans Le Propriétaire absent. Mais son chef d’oeuvre le plus connu est Le Bateau Usine. Dans chacun de ses ouvrages, il raconte la vie des paysans, des ouvriers et des masses populaires du Japon Impérial.
Dans le Bateau-Usine, le décor est celui du Japon impérial des années suivant la révolution Russe. Il y raconte le rythme du travail des jeunes, issus de milieux paysans, s’embauchant sur d’immenses bateaux où l’on pratique la pêche au crabe, et ou ces derniers sont préparés et mis en conserve. Le travail est effroyable et les conditions de vie épouvantables, avec de nombreux accidents mortels.
Si il parle de la classe ouvrière, il ne part pas du point de vue d’un militant communiste. Les héros ne sont pas des communistes. Il n’y a pas de sentimentalité, pas d’espoir romantique en une révolution. Simplement, la dureté de la vie et la résolution de celle-ci dans l’organisation des ouvriers, comme pour montrer que, sans la lutte, sans l’espoir révolutionnaire, il n’y a que l’absurdité et la violence de l’exploitation.
Takiji Kobayashi ne fait pas que raconter la douleur de l’oppression. Il meurt, tué par les tortures de la police, après avoir rejoint le Parti Communiste du Japon en 1933.