Pour beaucoup de camarades, la discipline, c’est le bagne, c’est l’usine, c’est la contrainte. C’est normal : dans notre société, la discipline, au quotidien, sert les capitalistes et leurs laquais, nous oblige à respecter les règles, à produire ce que l’on doit produire, acheter ce que l’on doit acheter, et ne surtout pas transgresser les règles du capitalisme. En ce sens, La Cause du Peuple soutient quasiment toujours les actes d’indiscipline des prolétaires : nous disions il y a quelques semaines que les jeunes ont raison d’être absentéistes, par exemple.
La bourgeoisie, elle, n’a pas besoin de discipline dans son quotidien. Les bourgeois font ce qu’ils veulent, quand ils veulent et où ils veulent. Et ils essayent de faire croire que ce mode de vie parasitaire est bon en sois, et que faire ce qu’on veut, ou on veut, sans prendre en compte les autres, comme les enfants gâtés qu’ils sont, est une bonne chose.
Nous, les révolutionnaires,nous pensons que la discipline est nécessaire pour le développement des instruments de la Révolution, pour la construction de toutes les organisations nécessaires.
En effet, pour toute organisation qui se forge dans le feu de la lutte des classes, la discipline est primordiale. Dans un monde ou les pays basculent dans le fascisme les uns après les autres, on ne peut immaginer d’organisation capable de résister basée sur la bonne volontée quotidienne de chaque individu, sur les « désirs individuels » et sur l’abscence totale de contrainte.
Même dans notrequotidien de militants, nous avons besoin de nous assurer denombreuses choses : que tel camarade soit présent à l’heure,que tel autre fasse le travail qui est attendu de lui, etc. Aucunfonctionnement démocratique ne peut se baser sur l’absence dediscipline. La démocratie, c’est le choix collectif, le faitd’accepter librement d’appliquer les décisions majoritaires.
Les révolutionnaires veulent détruire l’Etat Bourgeois et lui faire la guerre. Sans une discipline de fer, il ne peut y avoir d’organisations révolutionnaires, ou même d’organisation démocratiques, capable de résister à l’Etat ou de faire leur travail quand les masses se mettent en mouvement. Cette opinion est relativement communément admise chez nombre de révolutionnaires.
Toutefois, de nombreuses personnes pensent que la discipline de fer ne peut s’obtenir que par la contrainte. D’autres, au contraire, pensent que la discipline ne peut être que totalement librement consentie. Ils’agit selon nous de deux erreurs.
La discipline, c’est d’abord la conviction que l’organisation est nécessaire et qu’en respecter les règles est utile. Pour cela, il faut faire confiance aux camarades, aux responsables, et à sois même. Tout cela ne tombe pas du ciel.
Cela demande du travail, dans tous les domaines. C’est pour cela que les organisations proches de la Cause du Peuple tentent de développer des aspects de convivialité, de sport rouge, de débat… Ainsi, chaque individu, chaque personne membre peut s’impliquer dans diverses activités, prouver aux autres et à elle même qu’elle est disponible et ne fera pas faux bon ; le sport permet d’éduquer le corps à la discipline, à l’obligation de faire tout le chemin ;les débats, cours théoriques, etc, permettent de s’assurer que chaque camarade comprend son rôle, l’accepte, et peut discuter de chaque point et de chaque problème. Ainsi, si tout le monde est d’accord, l’organisation à la légitimité de forcer les camarades à faire ce qu’ils ont dit qu’ils faisaient, à les réprimander en cas de manquement à leur parole. Ce n’est pas à sens unique : les individus doivent comprendre, et encourager le fait que chacun remplisse correctement son rôle, prenne des initiatives et fasse appliquer les décisions.
Le sport est dans le sens de la discipline un élement important : il nécessite, pour progresser, une discipline importante : dans la préparation des cours, mais également dans l’application. Il oblige, parfois, à une certaine souffrance pour arriver à son objectif. Il oblige à une meilleure hygiène de vie. Les clubs de sport rouge sont les lieux idéals pour montrer aux masses que l’on est discipliné, sérieux, d’y faire de la propagande pour la nécessité de s’organiser, pour le refus de la drogue, pour montrer que le capitalisme ne prend pas soin de la santé. Il est également un lieu important pour combattre le virilisme, permettre donc aux camarades femmes de se sentir à l’aise, et donc de prendre part à la discipline générale.
Il est important de comprendre les multiples aspects de ce problème, pour que chaque organisation puisse prendre en main cette question, et donc renforce le fonctionnement global de l’organisation. C’est une question où il faut utiliser la dialectique et bien comprendre le double aspect de chaque problème pour avancer.
Construisons la discipline prolétarienne ! Développons le sport rouge !