Ce mardi 16 février, le rappeur espagnol Pablo Hasel a été arrêté par la police catalane lors d’une grande opération visant à l’extraire de l’Université dans laquelle il s’était retranché suite à sa condamnation par la justice bourgeoise de l’État espagnol.
Pablo Hasel est traité par l’État espagnol comme un criminel, pourtant, il n’en est rien. En effet, si il dort actuellement en prison, c’est uniquement car, en tant que rappeur militant, il s’oppose au système capitaliste. L’État réactionnaire espagnol cherchait à le faire tomber, et il a donc été inculpé pour des motifs tous plus ridicules les uns que les autres, notamment injure à la couronne espagnole, suite à un tweet accusant la famille royale espagnole d’être des voleurs. Pablo Hasel a également été condamné pour « apologie du terrorisme » car il a affirmé publiquement son soutien aux prisonniers politiques membres du Parti Communiste Espagnol (Reconstitué), une organisation qui est considérée terroriste par l’État espagnol.
L’État espagnol est un État profondément réactionnaire, dont les institutions n’ont jamais été totalement purgées des hauts fonctionnaires du régime fasciste de Franco, qui sont très nombreux à avoir pu bénéficier d’une amnistie. En effet, en 1977, deux ans après la mort du dictateur, une loi interdisant de juger les crimes franquistes a été votée. Dans le même temps, les militants révolutionnaires, notamment les membres du GRAPO (Groupes de résistance antifasciste du premier octobre) ou de l’ETA (Euskadi Ta Askatasuna, Pays-Basque et Liberté) qui ont combattu contre le régime fasciste, sont nombreux à croupir en prison pour « terrorisme ». Pourtant, c’est notamment grâce à l’action des ces organisations antifascistes que le régime franquiste est tombé : sans l’assassinat de Carrero Blanco, bras droit de Franco, par l’ETA le 20 décembre 1973, il y a fort à parier que celui-ci aurait pris la succession de Franco et fait perdurer la dictature fasciste. Aujourd’hui, la monarchie espagnole perdure, et la famille royale, qui a permis aux hauts dirigeants du régime franquiste de s’en sortir sans être jugés et condamnés, vit encore dans le luxe et pique dans les caisses de l’État.
En dénonçant tout cela, tant dans ses chansons que sur Twitter ou encore dans des manifestations, Pablo Hasel n’a fait que dire la vérité, il n’a fait que soutenir des prisonniers politiques qui n’ont rien à faire en prison. Dans le même temps, alors que la justice bourgeoise de l’État réactionnaire espagnol s’acharne contre Pablo Hasel, ce 14 février, plusieurs centaines de néo-nazis ont pu défiler dans les rues de Madrid en hommage à des soldats fascistes espagnols qui ont collaboré avec l’Allemagne nazie durant la seconde guerre mondiale. Pour l’État espagnol, l’équation est donc visiblement simple : néo-nazis en liberté, rappeur antifasciste en prison.
Pour autant, en le mettant en prison, les autorités de l’État espagnol ont fait de Pablo Hasel un symbole : depuis plusieurs semaines, des rassemblements et manifestations de soutien ont eu lieu un peu partout sur le territoire de l’État espagnol. Le soir de son arrestation, le mardi 16 février, ces manifestations ont pris beaucoup d’ampleur, notamment à Barcelone où des milliers de personnes ont manifesté et affronté la police pour demander sa libération. Ces manifestations se sont poursuivies le 17 février, notamment à Madrid, Barcelone, Saragosse ou encore Lleida, ville d’origine de Pablo Hasel. Ces manifestations montrent que les masses sont capables de s’unir face à la répression, pour la libération des prisonniers politiques, dont le rappeur fait partie.
Partout, les masses populaires doivent soutenir les prisonniers politiques. Au sein de l’État espagnols, il s’agit de Pablo Hasel, mais aussi de militants de l’ETA ou du GRAPO. Au sein de l’État français, il s’agit notamment de Georges Ibrahim Abdallah, militant révolutionnaire libanais, emprisonné depuis 1984 à Lannemezan, dans la région toulousaine, pour avoir combattu aux côtés du peuple palestinien contre l’État d’Israël.