Alors que la prochaine coupe du monde de football aura lieu en 2022 au Qatar, le quotidien britannique The Guardian a récemment révélé qu’en dix ans, plus de 6500 travailleurs immigrés, principalement du Pakistan, du Népal, d’Inde, du Bangladesh et du Sri Lanka, sont morts sur les chantiers de construction des stades et autres infrastructures dédiés à accueillir le mondial.
Alors que de lourds soupçons de corruption pèsent sur la FIFA, véritable mafia, dans l’attribution de la coupe du monde 2022 au Qatar, ces milliers de morts nous montrent une fois de plus le vrai visage du système capitaliste.
Dans ce monde régi par le capitalisme-impérialisme, tout ce qui compte c’est le profit de quelques grandes multinationales milliardaires. Le sport de haut niveau est surtout un moyen de vendre des espaces publicitaires qui rapportent des sommes immenses tant aux clubs, fédérations et ligues qu’aux grandes entreprises qui diffusent ces publicités. Dans ce système infâme, la beauté du sport et sa pratique par les masses populaire passent bien après tout le reste. Quant aux conditions de vie et de travail des ouvriers qui construisent et entretiennent les infrastructures sportives, n’en parlons même pas, la bourgeoisie n’en a strictement rien à faire.
Le Qatar, tout comme l’Arabie Saoudite, est l’allégorie de l’État compradore, c’est à dire qui collabore activement avec l’impérialisme. Très riche en gaz, ce petit État vit presqu’exclusivement sur ses ressources naturelles, achetées par de grandes puissances impérialistes. L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad Al Thani, a une fortune personnelle estimée à près de 2,5 milliards de dollars. Tout cet argent provient de la vente du gaz. En échange de juteux contrats de vente d’hydrocarbures, le Qatar sert de relais de l’impérialisme états-unien au Moyen-Orient. Le pays fait par exemple partie de la coalition internationale qui bombarde la Syrie, coalition sous la direction des États-Unis et qui bénéficie en premier lieu à la bourgeoisie états-unienne.
Cette situation permet à la bourgeoisie compradore Qatarie de vivre dans un luxe absolu. Dans le même temps, la classe ouvrière du pays est constituée en quasi intégralité de travailleurs immigrés : ils représentent 65% de la population et 98% des travailleurs du Qatar. C’est donc bien ces ouvriers, originaires principalement d’Inde, du Népal, du Pakistan, du Sri Lanka ou du Bangladesh, venus chercher un travail pour envoyer de l’argent à leur famille, qui meurent par milliers sur les chantiers.
Les conditions de travail sur les chantiers sont terribles : en plus de la chaleur, les ouvriers doivent travailler sans réelles normes de sécurité, ce qui explique le taux important de mortalité. Pire que ça, jusqu’à l’été dernier s’appliquait dans le pays le système de la « Kafala », qui fait que tout travailleur immigré dépend d’un parrain. Une sorte de survivance du féodalisme, qui plonge les travailleurs dans une extrême précarité et les rend totalement dépendants de leurs parrains. Pour les ouvriers construisant les stades, le système est relativement similaire : la plupart voient leur passeport confisqué à leur arrivée au Qatar. Les salaires sont généralement inférieurs à ce qui leur avait été promis, et ils sont contraints de loger dans des foyers pour travailleurs immigrés avec couvre feu obligatoire (et ce même avant le Covid-19). Ces travailleurs se retrouvent donc bien souvent à subir du travail forcé, pour un salaire très faible et sans aucune possibilité de partir. Il s’agit ni plus ni moins d’une forme d’esclavage.
Bien évidemment, les grandes puissances impérialistes et les instances internationales du foot-business (FIFA et tête), ainsi que les sponsors de la coupe du monde (Coca-Cola notamment), sont parfaitement au courant de ces pratiques mais soit ferment les yeux, soit les encouragent pour baisser les coûts d’organisation du mondial.
Si le Qatar et les autres puissances impérialistes peuvent organiser un modèle de production des infrastructures qui tue tant d’ouvriers, c’est car le capitalisme-impérialisme produit tant de misère que des millions d’ouvriers sont prêts à quitter leur pays et leur famille pour espérer trouver un salaire au Qatar. Il est donc impératif de combattre l’impérialisme partout où il se trouve, de lutter pour renverser cet infâme système capitaliste-impérialiste. En Inde, un des pays dont sont originaires énormément d’ouvriers travaillant au Qatar, des organisations révolutionnaires mènent depuis de nombreuses années la guerre populaire prolongée pour tenter de renverser le capitalisme, l’impérialisme et le féodalisme. Des mouvements révolutionnaires ayant les mêmes objectifs existent également dans les autres pays asiatiques tels que le Népal, les Philippines ou encore le Bangladesh. Une fois que tous ces mouvements révolutionnaires auront balayé l’impérialisme et mis en place un système socialiste géré par et pour la classe ouvrière, le Qatar et les entreprises impérialistes présentes au Moyen-Orient se retrouveront dépourvus de main d’oeuvre étrangère à exploiter. C’est donc là la tâche des révolutionnaires du monde entier : vaincre l’impérialisme !