Il y a 150 ans, le prolétariat parisien, dans un acte de bravoure mémorable, décida de changer la face du monde. Karl Marx, acteur et observateur de ce haut fait, ne put que saluer, dans un élan d’enthousiasme, cette initiative historique . Il fut, avant tout, surpris de l’abnégation sans faille de ces ouvriers, petits commerçants, artisans, va-nu-pieds, femmes exploitées qui, par leur sacrifice, montreront au monde pour toujours ce que signifie le sens du mot abnégation.
150 ans après, ce glorieux évènement constitue, pour nous tous qui voulons changer la face du monde, un exemple imputrescible. Malgré la Semaine Sanglante, la terrible répression, les déportations, il fallait s’insurger. Une capitulation sans lutter aurait été une catastrophe morale pour le prolétariat. Ce fût l’inverse : leur sacrifice permis au prolétariat du monde entier de savoir qu’il pouvait triompher.
Car c’est bien de cela que nous devons nous nourrir aujourd’hui : de cette abnégation sans faille et de cette initiative, celle qui mena le prolétariat à l’assaut du ciel pour la première fois. Devant nous se dressent dans toute leur outrecuidance l’État, les bourgeois, les boursicoteurs, les grands commis, les flics et militaires, les bien-pensants, tous ceux et celles qui veulent que rien ne change, comme si il était possible de stopper l’Histoire. Le pompeux du pouvoir a pourtant de plus en plus de mal à cacher la réalité : leur monde s’effondre! Un nouveau est en train de naître, encore embryonnaire, certes, mais bien présent. Si nous regardons de plus près, nous voyons qu’ils sont sur la défensive, qu’ils ont perdu l’initiative depuis bien longtemps. Partout les larges masses de l’humanité sont en mouvement. Un vent brûlant nous vient du Sud, il porte l’invincible tempête révolutionnaire. Il vient d’Amérique du Sud principalement, mais aussi d’Asie et d’Afrique. Le nouveau est en marche, les masses se lèvent et nous montrent le chemin.
Au sein des sociétés impérialistes, nos tâches sont énormes. Il y a bien-sûr notre réalité matérielle et la faiblesse de nos forces, mais pire que tout, il y a la peur de la répression (réelle ou fantasmée), le confort et le conformisme. La chape de plomb de l’habitude de la domination nous recouvre, nous anesthésie, nous endort. Il faut briser ce dispositif et cela ne peut passer que par l’initiative. Il faut ouvrir la voie, faire notre travail de révolutionnaires. Être là où on ne nous attend pas, passer entre leurs lignes, être à la hauteur de notre prolétariat qui réclame d’être organisé. Oui ! il va nous en falloir de l’abnégation dans ce long et dur combat. Bien plus dur que le glorieux sacrifice, il y a l’adversité du quotidien, la difficulté à combattre l’errance. Il est tellement plus confortable d’attendre, mais alors nous trahirions les intérêts supérieurs de la révolution.
Nous entendons souvent que la révolution c’est un marathon, mais qui connait véritablement cette histoire sait que cette course était une mission à remplir et qu’elle fût un sprint. Phidippidès courut d’une traite les 42 km pour annoncer aux Athéniens la grande victoire contre les Perses. En arrivant, il délivrait son message « Nenikekamen ! », « Nous sommes victorieux » et mourait d’épuisement. C’était sa mission et il l’a accompli en donnant sa vie ! Les communards, pendant 72 jours, ont porté leur message, celui de la république universelle, avec abnégation sans trahir leur mission. Pour beaucoup, ils succombèrent. À nous, aujourd’hui, d’accomplir notre mission, celle de relever le drapeau rouge, de porter le message universel de la révolution prolétarienne. Peu importe le futur, qui n’existe de toute manière pas, concentrons nous sur le présent et sur notre mission quotidienne. Il n’y a rien de plus révolutionnaire que de donner chaque jour le maximum à la révolution.
– la rédaction de la Cause du Peuple