En France, 62,4% des travailleurs payés au SMIC sont des femmes et 37,6% des hommes. Nous le voyons ici, ce sont donc majoritairement des femmes qui touchent de faibles salaires. Pour elles, l’augmentation du SMIC est une nécessité vitale. C’est pourquoi, à La Cause du Peuple, nous soutenons la juste revendication portée par des millions de femmes d’une augmentation immédiate du SMIC à hauteur d’au moins 1500€ net par mois, contre 1231€ actuellement.
Dans le cadre du système capitaliste, basé sur l’exploitation des travailleurs et travailleuses, les femmes sont deux fois plus exploitées que les hommes : elles exercent souvent les emplois les moins bien payés, les plus ingrats, souvent à temps partiel, avec un statut précaire. De plus, dans la plupart des foyer, ce sont les femmes qui s’occupent de la majorité des tâches ménagères, mais aussi de l’éducation des enfants.
Pour de nombreuses mères célibataires, qui élèvent seules leurs enfants, survivre avec le SMIC est un défi quotidien : comment payer le loyer, l’eau, le gaz, l’électricité, internet, le forfait de téléphone, les courses, l’essence, l’assurance du logement et de la voiture, etc, avec un salaire aussi faible ? Dans ces conditions, il est impossible de s’offrir le moindre plaisir, de faire des cadeaux à ses enfants, de partir en vacances, bref, de vivre. Le système dans lequel nous vivons condamne les travailleuses au SMIC à survivre tant bien que mal.
Pour les femmes vivant avec un conjoint violent, le faible niveau du SMIC est aussi un problème majeur : comment partir pour se protéger quand on touche un salaire tellement faible qu’il est impossible de trouver un logement ? Pour ces femmes, l’augmentation du SMIC est une question de vie ou de mort.
Les millions de femmes payées au SMIC sont indispensables au bon fonctionnement de la société : ce sont elles qui tiennent la caisse des supermarché ou mettent les produits en rayon, ce sont elles qui servent les repas de nos enfants dans les cantines scolaires, ce sont elles qui tiennent le secrétariat des cabinets médicaux et des hôpitaux, ce sont elles qui s’occupent des enfants dans les crèches ou des personnes âgées dans les EHPAD, ce sont elles qui font le ménage dans tous les bâtiments publics, etc. Tous ces métiers, majoritairement exercés par des femmes, sont essentiels. Sans les millions de femmes qui les exercent, la société ne pourrait pas fonctionner correctement.
Si aujourd’hui, les patrons ne veulent surtout pas augmenter le SMIC car cela leur ferait perdre de l’argent, pour nous, c’est tout le contraire : une augmentation du SMIC signifierait récupérer une part plus grande des fruits de notre travail. Une augmentation du SMIC signifierait aussi pouvoir souffler un peu.
Bien-sûr, quand nous revendiquons l’augmentation du SMIC, nous parlons du SMIC horaire, pas uniquement du SMIC en 35h par semaine. Concrètement, nous revendiquons un SMIC d’au moins 9,90€ net par heure, contre 8,11€ actuellement. Une telle augmentation permettrait à des millions de travailleuses à temps partiel d’obtenir une importante hausse de revenu. En effet, actuellement, une personne travaillant 25h par semaine ne touche que 878€ net par mois. Lorsque, par la lutte, nous aurons obtenu le passage du SMIC à au moins 9,90€ net de l’heure, cette même personne touchera minimum 1072€ net par mois. Lorsqu’on sait que plus de 30% des femmes salariées sont à temps partiel, ce qui implique souvent une situation de grande précarité, il est évident qu’une telle augmentation du SMIC serait pour elles un grand soulagement.
De plus, une hausse du SMIC horaire à hauteur de 9,90€ net par heure signifierait aussi, pour 12,6 millions de travailleurs et travailleuses qui touchent juste un peu plus que le SMIC, une augmentation de salaire. En effet aujourd’hui, nombre de travailleurs touchent entre 1300 et 1400€ net par mois. Ces millions de personnes seraient elles-aussi concernées par un passage du SMIC à 1500€ net par mois.
Pour toutes ces raisons, la lutte pour l’augmentation du SMIC est une lutte urgente pour améliorer les conditions de vie du plus grand nombre.