Depuis le 28 avril, la Colombie est secouée par une révolte populaire de grande ampleur. À l’origine de la colère de la population, un projet de réforme fiscale qui prévoit notamment d’augmenter la TVA. Inconcevable pour des millions de personnes, dans un pays où 40% de la population vit désormais sous le seuil de pauvreté.
Alors que la Colombie est confrontée à une importante crise économique, due à la mauvaise gestion de l’épidémie de Covid-19, mais aussi aux contradictions du système capitaliste-impérialiste, le gouvernement a décidé de faire payer la crise aux masses populaires. Avec une chute du PIB de 7% pour l’année 2020, la note s’annonçait salée pour les masses colombiennes, et cela a été confirmé par la volonté du gouvernement d’augmenter les taxes sur les achats quotidiens.
Face à ce projet de réforme, les masses populaires colombiennes ont mené une lutte intense et obtenu une grande et glorieuse victoire : le projet a été retiré et le ministre des finances a été poussé à la démission. Cette victoire des masses colombiennes est également une grande défaite pour Iván Duque, Président ultra réactionnaire du pays et larbin de l’impérialisme états-unien. Pour autant, les manifestations se poursuivent, et les masses se mobilisent désormais directement contre la pauvreté et les mauvaises conditions de vie. Ainsi, en s’attaquant à leur gouvernement, en refusant de payer la crise, les masses populaires colombiennes attaquent directement la superpuissance impérialiste états-unienne, qui opprime depuis des décennies la population colombienne, en se servant du pays comme arrière base en Amérique du sud.
Dans leur combat, les masses colombiennes ont payé un lourd tribut, puisque 37 personnes, dont une majorité de manifestants, sont mortes dans la lutte. Cette répression, avec de très nombreux tirs à balles réelles de la part de la police, montre une fois de plus le vrai visage du régime colombien qui, caché derrière le maquillage de la démocratie, est prêt à commettre les pires massacres pour écraser les révoltes et défendre les intérêts de l’impérialisme. Bien-sûr, cela vaut aussi pour de nombreux autres pays d’Amérique latine qui, du Pérou au Chili en passant par l’Équateur et le Brésil, n’ont jamais hésité à tirer sur leur population pour réprimer des révoltes populaires légitimes.
Pour autant, cette répression ultra violente est et sera toujours vouée à l’échec. En effet, ce sont les masses populaires et leurs mobilisations qui écrivent l’histoire, et même les régimes les plus réactionnaires et les plus violents finiront par être renversés, car si la répression peut retarder la réussite d’une révolution, elle ne pourra jamais l’empêcher sur le long terme. Dans cette perspective, la récente révolte en Colombie nous démontre une fois de plus que l’Amérique latine est aujourd’hui le centre mondial de la révolution, du fait de sa situation de pré-carré de la première superpuissance impérialiste mondiale, les États-Unis.