Alors que les lycéens ont eu une année scolaire entrecoupée de périodes de fermeture ou de passage en demi-groupes, avec de nombreux cours en distanciel, alors qu’ils ont passé l’année à être exposés au Covid-19, le gouvernement leur demande maintenant de passer des épreuves du bac quasiment comme si de rien n’était. Face à cette injustice, les lycéens se mobilisent et revendiquent le passage du bac en contrôle continu.
Cette volonté du gouvernement de maintenir le bac coûte que coûte n’est pas acceptable et pénalise grandement des centaines de milliers d’élèves, principalement ceux qui n’ont pas la chance de fréquenter les lycées bourgeois de centre-ville et d’avoir des parents qui leur payent des cours particuliers. Combien d’élèves ont eu des problèmes avec leur matériel informatique ou leur connexion internet et n’ont pas pu suivre correctement les cours en ligne ? Combien d’élèves vivent dans des foyers où ils n’ont pas la possibilité d’avoir un espace calme et adapté pour travailler correctement ? Combien d’élèves ont raté des jours de cours en étant positif ou cas contact au Covid-19 ? Combien d’élèves ont eu un proche en réanimation ou décédé de l’épidémie et ont ainsi eu une année scolaire très difficile ? Combien d’élèves ont eu des problèmes de dépression à cause du manque de vie sociale lié aux restrictions sanitaires ?
Tout cela fait que le bac 2021 s’annonce comme une grande catastrophe pour des centaines de milliers de lycéens. Pourtant, le gouvernement s’obstine à vouloir maintenir des épreuves finales en présentiel, et notamment le « grand oral ».
Alors, au cours des dernières semaines, les lycéens se sont mobilisés dans toute la France, pour revendiquer le passage de toutes les épreuves au contrôle continu. De nombreux lycées ont été bloqués à Paris, Marseille, Nantes, Caen et dans bien d’autres villes encore. Cette grande mobilisation a mis la pression sur le gouvernement, qui a déjà reculé sur plusieurs sujets, acceptant notamment de garder la meilleure des deux notes entre le contrôle continu et l’épreuve finale en philosophie, d’augmenter le nombre de sujets dans plusieurs matières et de laisser la possibilité aux professeurs de faire passer une note aux examinateurs du grand oral pour avertir si certains points du programme n’ont pas été étudiés. Ces aménagements, qui sont une première victoire, n’ont pas été cédés de gaité de cœur par le gouvernement, mais bien obtenus par la lutte, car avec plus de 150 lycées bloqués partout en France, le gouvernement a peur que la mobilisation ne s’étende et devienne explosive. Cette crainte du gouvernement explique aussi pourquoi le niveau de répression a été si élevé, avec des lycéens chargés et gazés lors des blocus.
Pour autant, les aménagements ne suffisent pas, et les lycéens continuent de lutter pour une annulation pure et simple des épreuves avec passage au contrôle continu. Dans cette lutte, les militants révolutionnaires sont très présents. Ainsi, à Caen, les Jeunes Révolutionnaires ont été présents ces dernières semaines aux côtés des élèves des lycées Jean Rostand et Malherbe pour les soutenir dans leur lutte et face à la répression. De nombreux tracts ont été distribués et des affiches collées aux abords de ces lycées. À Aubervilliers, en banlieue parisienne, les Jeunes Révolutionnaires étaient également présents aux côtés des élèves du lycée Le Corbusier, qui ont manifesté devant la direction académique de Bobigny.
Alors que le bac approche, ces mobilisations vont très probablement se poursuivre et s’intensifier dans les semaines à venir.