Plus d’un demi-million de paysans ont manifesté le 5 septembre dans l’état d’Uttar Pradesh en Inde, bloquant toutes les routes de Muzaffarnagar. C’est la plus grande manifestation d’un mouvement de lutte ayant lieu depuis novembre contre une nouvelle loi du gouvernement de Narendra Modi, qui prévoit de démanteler les Comités du Marché des Produits Agricoles, une institution conciliatrice de l’État qui visait jusqu’alors à réguler le prix des produits agricoles afin de permettre aux paysans de maintenir un niveau de vie minimum. Cette loi confirme la tendance d’une détérioration constante des conditions de vie des paysans en Inde, déjà rongés par la misère et la faim à cause d’une impossible compétition face aux monopoles impérialistes. La loi prévoit aussi de permettre aux gigantesques monopoles de stocker des produits en grande quantité, ce qui leur permettrait de provoquer artificiellement une offre inférieure à la demande et donc une augmentation des prix (inflation des prix). Les grandes multinationales pourront également profiter de leur statut de monopole sur le marché afin de fixer à leur guise le prix des produits vendus par les paysans, renforçant leur exploitation. Enfin, la loi empêchera les paysans de poursuivre en justice les entreprises qui ne respectent pas les contrats de vente.
Le mouvement des luttes des paysans indiens fait face à une répression acharnée de la part de l’État indien, complice des monopoles impérialistes. Une manifestation le 28 août a été brutalement réprimée par la police armée de bâtons et de canons à eau. Une vidéo devenue virale montre un haut fonctionnaire du gouvernement demander à la police d’« écraser la tête des paysans ».