Le samedi 20 novembre commémore le jour du souvenir, aussi appelé en anglais TDOR (transgender day of rememberence), journée de commémoration internationale des victimes de la transphobie.
Cette année, 3751 victimes transgenres ont été comptabilisées. Évidemment ce chiffre déjà conséquent ne comprend pas toutes les victimes des pays qui ne communiquent pas ce type de données, sans compter les fois où la nature transphobe du crime est volontairement niée. Cependant, ces chiffres nous permettent d’observer que ces violences vont grandissantes depuis les cinq dernières années.
Pour comprendre d’où vient cette montée des violences transphobes, ainsi que comment lutter contre, il faut revenir aux origines de la transphobie. La transphobie est une violence patriarcale issue de l’idéologie bourgeoise, celle qui permet de maintenir en place le capitalisme et la dictature de la bourgeoisie. Le système bourgeois est de plus en plus en crise, alors il renforce les outils qui lui permettent de se maintenir. C’est pourquoi les violences et mesures patriarcales sont de plus en plus importantes et généralisées, tant contre les femmes que les LGBTI.
Le caractère de classe des violences transphobes est important à noter : la plupart des victimes sont issues des parties qui sont déjà les plus opprimées des masses populaires, comme les femmes et les personnes racisées. Aux USA, près de 89% sont noires, et en Europe 43% de victimes sont immigré.e.s. A cela s’ajoute que la majorité (58%) des victimes sont prostitués : conséquence directe de l’extrême précarité et insécurités qu’inflige la société patriarcale (réseaux mafieux, rupture familiale, harcèlement scolaire, discrimination à l’embauche, violences médicales, etc.).
Les États bourgeois sont totalement complices des violences transphobes, car ils participent à maintenir cette structure patriarcale qui oppressent les personnes transgenres. Dans certains pays, cela prends des formes très ouverte, comme les mesures génocidaires des gouvernements Tchétchènes et Polonais. D’autres pays, notamment les puissances impérialistes (comme la France ou les USA), prétendent avoir une « égalité » dans le droit pour les personnes transgenre, sans que cela signifie réellement que cette égalité existe. Très concrètement, les personnes transgenres subissent de nombreuses difficultés administratives à obtenir leurs droits, quand on ne leur interdit pas tout simplement des libertés. En France, le corpus de loi « bioéthique » a volontairement exclu les hommes transgenres du droit à la PMA.
La révolution est la seule réponse à l’injustice et à la violence réactionnaire. En cette journée de mémoire, il faut rappeler que la communauté transgenre a toujours lutté pour ses droits contre patriarcat ! A Stonewall en 1969, se sont des femmes transgenres et racisée.e.s, comme Marsha P Johnson et Sylvia Rivera, qui mènent la première Pride. C’est une révolte contre les attaques réactionnaires de la police de New York. Par la suite, elles organisent les premières organisations LGBTI. Cette année à Trabzon, en Turquie, la communauté transgenre ainsi que les autres personnes lgbti ont fait face héroïquement lors de la Pride aux forces de police fascistes du régime d’Erdogan. Aux Philippines, de nombreux membres de la communauté transgenre, au sein de l’organisation Bahaghari, travaillent chaque jours pour améliorer la vie des masses, et lutter contre les puissances impérialistes qui oppressent le pays. Avant tout, c’est la lutte contre l’armée américaine, qui malgré son vernis de « pink-washing » (utilisation des codes féministes ou LGBTI pour se prétendre inclusif) assassine des femmes transgenres aux Philippines.
Tous ces exemples de luttes montrent qu’il y a de l’espoir, que les personnes transgenres ne sont pas condamnées à souffrir mais que la disparition totale du patriarcat est possible. Seul un féminisme véritablement au cœur des masses, qui soit par conséquent à même d’analyser matériellement l’oppression des personnes transgenres ; ainsi qu’une révolution prolétarienne, qui imposera de mettre au premier plan les tranches les plus opprimées des masses, permettront de créer une société nouvelle et d’abattre l’impérialisme et le patriarcat.
« Nous pensons qu’il faut prendre les armes, faire une Révolution s’il le faut » Marhsa P. Johnson
1Source : TGEU’s Transrespect versus Transphobia Worldwide (TvT) research project