Notre journal n’a jamais soutenu un quelconque candidat, ou la participation aux élections. Pour nous, la politique électorale a bien montré ce dont elle était capable, et nous ne nous faisons pas d’illusion. Ces derniers mois, nous avons analysé la démocratie bourgeoise, et nous avons montré qu’il n’y avait rien à en attendre. Cet avis, d’ailleurs, est largement partagé, puisque des dizaines de millions de personnes l’expriment à chaque fois qu’il faut voter. Et combien votent encore par dépit, automatisme ? Des millions encore.
L’abstention avait battu tous les candidats au premier tour en 2017. Même Macron avait été dépassé. Son socle électoral, qu’il conserve aujourd’hui, se trouve dans la bourgeoisie et la petite bourgeoisie : il raflait déjà en 2017 les plus gros scores chez les cadres supérieurs, les ménages aisés et les retraités riches. Au second tour, le cumul des votes blancs, nuls et des abstentions se hissait à 16 millions de personnes, un résultat énorme et en hausse considérable par rapport aux 11 millions de 2012. Le résultat des législatives quelques mois après venait enfoncer le clou : près de 30 millions de personnes s’étaient abstenues ou avaient glissé un bulletin blanc ou nul dans l’enveloppe. Cette dynamique s’est poursuivie sur l’ensemble du quinquennat de Macron. Européennes de 2019 : 25 millions ; Municipales de 2020 : 26 millions ; Régionales de 2021 : 30 millions. C’est implacable.
Pourtant en 2022 encore, le cirque des élections est de retour et on nous propose l’embarras du choix ! A gauche, à droite, au centre, une variété « unique » de candidats se présentent comme le sauveur suprême ! Cette mode à se déclarer candidat est tellement absurde qu’elle a inspiré une campagne (non moins absurde) du média BFM TV à propos des journalistes : « Ils ne sont pas candidats mais ils peuvent vous aider à choisir ». Mais derrière cette illusion du choix, on se rend vite compte qu’il n’y a que des pommes pourries : il est logique d’être dégoûté, repoussé, par le niveau ridicule du débat bourgeois, par les propositions les plus réactionnaires qui se succèdent dans la surenchère. Tout ça pour le même résultat au final, et des changements qui ne s’orientent que vers le négatif.
Mais plus profondément que cela, même si les candidats étaient moins ridicules, il n’y aurait rien à attendre de ces élections. Comme nous en avions parlé dans notre numéro 55, l’État bourgeois ne peut rien pour nous. La montagne que tous ces candidats cherchent à gravir, c’est celle qui les mène diriger leur police, leur armée, leur administration etc contre nous, au service des impérialistes comme Bernard Arnault, qui ose jouer les mécènes bienveillants au Sénat en janvier 2022. Ces élections présidentielles et législatives ne sont pas faites pour nous : elles sont un réagencement du pouvoir de la bourgeoisie française, elles n’ont rien à avoir avec le pouvoir du prolétariat.
Voilà pourquoi notre média, La Cause du Peuple, appel au Boycott 2022. En tant que journal révolutionnaire, nous savons qu’il faut porter la voie révolutionnaire aux masses, qu’il faut utiliser toutes les tribunes qui sont en notre pouvoir pour le faire. Voilà pourquoi nous consacrons également ce numéro à la question du boycott actif. Vous y trouverez des articles qui expliquent l’intérêt et la portée du boycott, qui démontent les arguments anti-boycott, qui prennent l’exemple des expériences internationales etc.
Citons pour conclure les slogans de la campagne :
Pour la révolution, boycott des élections !
Quel que soit le gagnant, nous serons toujours perdants !
Nos voix ne rentrent pas dans leurs urnes !