Ce Vendredi 02 Décembre, après 45 jours de grève, les salariées de l’agence d’aide à domicile Domidom ont obtenu la satisfaction de l’ensemble de leurs revendications.
C’est après de nombreux échanges sur leurs mauvaises conditions de travail qu’elles ont décidé d’unir leurs forces pour faire changer les choses et d’entrer en grève pour la première fois de leur vie. La grève avait commencé le 18 Octobre dernier, déterminée à vaincre, elles ont commencé sans syndicat au début, avant de rejoindre la CGT. « On est un petit groupe de petites bonnes femmes qui a commencé avec un marqueur noir et un drap blanc » nous disait leur porte-parole Angelika Osmane au rassemblement organisé devant le MEDEF lors de la journée de grève du 10 Novembre dernier. Isolées les unes des autres dans le quotidien de leur travail, elles n’avaient que trop rarement l’occasion de se voir, c’est sur le piquet de grève qu’elles ont pu apprendre à se connaître et même tisser une véritable amitié. Le récit de leur lutte fait parfaitement écho aux paroles de l’Hymne des Femmes
« Reconnaissons-nous les femmes
Parlons-nous, regardons-nous
Ensemble, on nous opprime, les femmes
Ensemble, révoltons-nous ». Et leur révolte exemplaire a fini par payer ! À 8 courageuses, elles ont obtenues la satisfaction de toutes leurs revendications qui va bénéficier à l’ensemble des 900 salarié.e.s de Domidom :
– Augmentation de leurs salaires de 9%
– Augmentation de l’indemnité kilométrique de 14 centimes (passant de 0.31 à 0.45 € du km).
– Obtention de la prise en charge patronale de la cotisation Prévoyance à hauteur de 50 % minimum.
– Obtention de la mise en place d’un panier repas.
Des victoires conséquentes et légitimes pour ces femmes qui servent le peuple en exerçant un métier essentiel, mais dans des conditions de travail scandaleusement difficiles. Le quotidien d’une auxiliaire de vie, ce sont de longues journées de travail fatigantes où aux kilomètres de trajet en voiture s’ajoutent des efforts physiques répétés, notamment lorsqu’il faut soulever les patients. À Domidom à Caen, le rythme de travail est intense : les auxiliaires de vie s’occupent en moyenne de dix patients par jour, en travaillant un week-end sur deux avec seulement un jour de repos fixe par semaine. De plus, la direction leur demande souvent de dépanner en cas d’absence, qui par conséquent sont fréquentes à cause des mauvaises conditions de travail qui finissent par impacter la santé physique et mentale des salarié.e.s : les maladies professionnelles, les burn-out et les démissions sont fréquentes dans la profession. Mais surtout, la rémunération de leur profession ne suffit même pas pour subvenir correctement à leurs besoins de base : le salaire d’une auxiliaire de vie varie en moyenne entre 900 euros et le SMIC ! Et à ce salaire de misère il faut soustraire une partie du coût de l’essence pour les déplacements et le prix du repas le midi, n’ayant pas suffisamment de temps pour faire une vraie pause repas ! Une situation d’autant plus insupportable dans la période actuelle d’inflation qui fait baisser le pouvoir d’achat de l’ensemble de la classe ouvrière, dégradant particulièrement les conditions de vie des femmes travailleuses qui sont encore plus mal payés. À l’inverse, le groupe Orpea qui est le numéro deux français des maisons de retraite et cliniques privées, dont fait partie Domidom, est scandaleusement richissime : ils affichent un bénéfice de 1,181 milliard d’euros au 3ème trimestre 2022 et détiennent un patrimoine immobilier qui s’élève à pas moins de 7,4 milliards d’euros, plusieurs syndicats accusent le groupe de spéculation immobilière et d’évasion fiscale.
Alors que dans le domaine du soin, l’intérêt de l’être humain devrait être logiquement le plus important, pour la bourgeoisie il n’y en a qu’un qui prime : la recherche du profit à tout prix, et le secteur du soin à domicile n’échappe malheureusement pas aux griffes de ces charognards qui en font un business. Et comme dans n’importe quelle entreprise, la bourgeoisie tire son profit dans ce secteur en poussant au maximum l’exploitation de la force de travail des salarié.e.s, jusqu’à l’épuisement, et en minimisant leurs dépenses au maximum en rognant sur les salaires et sur la qualité du service au patient.e.s.
La détermination inébranlable des auxiliaires de vie de Domidom dans la lutte doit ainsi inspirer l’ensemble de notre classe, elles nous envoient un puissant message : osons nous unir contre ceux qui nous divisent et nous exploitent ! Osons lutter ! Osons vaincre ! Car en s’unissant et en s’organisant entre prolétaires, nous avons non seulement le pouvoir d’arracher des victoires économiques au patronat, mais aussi celui de le faire tomber ! Nous devons prendre conscience de notre intérêt commun de classe, nous émanciper des illusions que portent les politiciens opportunistes de droite ou de gauche et nous organiser sur le long terme dans le combat révolutionnaire pour la prise du pouvoir ! C’est ce système criminel qui rend nos vies si difficiles, nous devons enlever des mains des capitalistes la propriété des organismes de soin qui font du profit sur le dos des salarié.e.s et des patient.e.s ! Nous devons nous battre pour remplacer la dictature de la bourgeoisie par une véritable démocratie populaire, une société socialiste où nous pourrons enfin organiser le service du peuple dans le domaine du soin et de la santé avec la qualité et le respect qu’il mérite !