Philippines : décès de José Maria Sison, président du Parti Communiste

Le 16 décembre 2022, José Maria Sison s’est éteint, à l’âge de 83 ans. Exilé aux Pays-Bas depuis plus de 30 ans, c’est loin de son archipel natal des Philippines que le principal théoricien du Parti Communiste des Philippines est décédé. L’ensemble des progressistes, démocrates, révolutionnaires et communistes du monde ont appris cette nouvelle avec tristesse.

En 1968, il avait formé le Comité Central du Parti Communiste des Philippines et entraîné avec lui des dizaines, puis des centaines, des milliers et des dizaines de milliers de personnes ordinaires devenues des cadres de la révolution, des combattantes et des combattants de la guérilla ou encore des soutiens indéfectibles des idéaux de révolution sociale et agraire, de libération nationale.

La Nouvelle Armée Populaire (NPA), qu’il a fondé en 1969, est devenue l’armée des masses philippines, défendant dans les campagnes la paysannerie pauvre et faisant vaciller, par ses actions, le pouvoir de la classe dominante aux Philippines.

Absolument opposé à la dictature du président Marcos Sr, il a été fait prisonnier en 1977. Soumis à des conditions de détention terribles, comme toujours lorsque la réaction veut briser les révolutionnaires, il n’en sortira que 9 ans plus tard, en 1986. Sa libération a lieu après le mouvement du « Pouvoir Populaire » où des millions de philippins forcent le dictateur à prendre la fuite aux USA.

Il sera ensuite exilé aux Pays-Bas jusqu’à sa mort. En 2007, la police néerlandaise l’arrête pour une fausse affaire et l’emprisonne. Il est relâché après 17 jours de détention en isolement sur la pression internationale d’organisations progressistes. Son implication continue avec le mouvement révolutionnaire aux Philippines lui était reprochée. Il était devenu consultant en chef pour le Front National Démocratique des Philippines (NDFP).

Le Comité Central du Parti Communiste des Philippines a déclaré : « Nous ordonnons à toutes les unités de la Nouvelle Armée Populaire (NPA) de se tenir en formation à l’aube du 26 Décembre et de réaliser un salut silencieux pour rendre hommage et dire adieu à notre dirigeant bien aimé. Pendant cette période de deuil, la NPA pourra établir des offensives tactiques contre les forces fascistes afin de défendre le peuple. » Le PCP demande également à ce que le corps ou les cendres de Ka Joma (surnom de José Maria Sison) soient rapatriées aux Philippines. Le Parti déclare que José Maria Sison est le plus grand héros du peuple philippin dans son siècle passé de résistance à l’impérialisme.

José Maria Sison n’était pas qu’un militant politique. C’était un professeur, un écrivain et un artiste. Pour conclure cet article, citons la traduction par José Maria Sison d’un poème mortuaire de l’artiste indonésien Chairil Anwar (1943) :

« Quand mon tour viendra

Je veux que nul ne pleure

Pas même toi

Il n’y a pas de place pour les sanglots

[…]

Je veux vivre mille années de plus. »

« When comes my turn

I wish none will weep

Not even you

There is no room for sobbing

[…]

I want to live a thousand years more. »

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