Depuis le 16 février 2021, l’État espagnol détient l’artiste Pablo Hasél derrière les barreaux, sur les chefs d’accusation de « calomnies et injures envers la Couronne et l’État ». Le rappeur catalan, qui encourait une peine initiale de 9 mois, pourrait rester en prison jusqu’en 2027.
Si l’État espagnol en veut à Pablo Hasél, c’est pour les paroles de ses chansons, appelant ouvertement au renversement de l’État bourgeois et à la révolution socialiste. On lui reproche aussi une série de tweets injuriant le roi et l’État. S’il ne devait rester derrière les barreaux que 9 mois au départ, suite à une nouvelle condamnation en mars dernier, il pourrait désormais y rester jusqu’en 2027. Cette condamnation concerne une autre série de tweets et des menaces proférées à l’encontre d’un policier venu l’intimider chez lui, menaces qu’il nie avoir proférées.
Ce n’est pas la première fois que Pablo se retrouve condamné par la justice bourgeoise espagnole pour ses propos, faisant l’apologie du socialisme et de la lutte armée contre la bourgeoisie. Déjà en 2011, il est condamné à de la prison pour avoir fait l’apologie d’organisations armées comme le Groupe de Résistance Antifasciste du Premier Octobre, la Fraction Armée Rouge… En 2014 il est à nouveau condamné pour apologie du terrorisme à 2 ans de prison, puis une nouvelle fois en 2018. La liste des condamnations contre l’artiste s’étend sur l’ensemble des années 2010 avec comme charge centrale, à chaque fois, son soutien sans détours et sa participation à la lutte contre l’État bourgeois espagnol.
L’acharnement de l’État est fort car le rappeur est une figure visible du mouvement révolutionnaire espagnol. Son positionnement en faveur de l’indépendance de la Catalogne lui vaut un fort soutien parmi les masses du pays. Pour preuve, suite à son arrestation en février 2021, c’est plusieurs jours d’émeutes qui ont embrasé le pays, de Barcelone à Madrid, pour demander la libération de l’artiste. Cette mobilisation a duré deux semaines et amené à plus de 200 arrestations et 200 blessés, dont une fillette éborgnée par la police.
L’enferment de Pablo Hasél n’est pas seulement un exemple de la lutte contre la liberté d’expression menée par la bourgeoisie, mais bien une expression directe de la lutte des classes, contre le socialisme et les idées révolutionnaires. Il y a fort à parier que de nouveau chefs d’accusation seront trouvés pour que l’artiste ne quitte jamais la prison, comme ce fut le cas avec la nouvelle condamnation de mars 2023.
Pour la libération du prisonnier politique Pablo Hasél !
« Mort au régime qui ne nous laisse que des os
À la justice qui nous garde prisonniers
Mais à l’extérieur aussi il y a des barreaux
Qui t’exploitent et te distraient pour ne pas que tu exploses
Que votre inquisition me conduise au bûcher
Les flammes m’attendent pour enflammer la rage des travailleurs
Je ne serai jamais dans la prison de la peur
Nous sommes capables d’arrêter ce qu’ils font, crois-le ! »
Paroles tirées du titre Ni Felipe VI du rappeur catalan Pablo Hasél (traduction de la rédaction)