L’empire colonial français était le second plus grand empire colonial du monde, après l’empire britannique. Présent dans le Pacifique, l’océan Indien, dans les Antilles et en Amérique du sud, ainsi qu’en Asie du sud-est, le cœur de l’empire était le gigantesque territoire africain allant du Maghreb au fleuve Congo. Après la Seconde guerre Mondiale, l’empire commence à s’effriter face aux revendications d’indépendance et au lancement d’organisations armées faisant face aux troupes coloniales. Pour éviter des scénario catastrophe, comme le départ contraint des troupes face aux communistes en Indochine, où au FLN en Algérie, le gouvernement français va « concéder » des indépendances, négociées largement à son avantage dans le Sahel et en Afrique centrale. Avec Jacques Foccart, chargé des « affaires africaines » pour de Gaulle et Pompidou, il met alors en place des réseaux d’influence en plaçant des administrateurs et politiciens corrompu à la tête de ces nouveaux États, n’hésitant pas à procéder à des assassinats lorsque les dirigeants prennent trop de distance avec Paris. C’est la « Françafrique », maintenant l’impérialisme français comme puissance principale incontestable dans la région, largement hégémonique économiquement, politiquement et militairement.
Depuis la chute de l’URSS et l’ouverture du marché chinois, dans les années 1990, la compétition s’intensifie sur les marchés africains. La part d’investissements français sur le continent est passée de 10,6 % en 2002 à 4,4 % en 2022, notamment avec la nouvelle concurrence du social-impérialisme chinois[1]. Il en reste néanmoins un des principaux, en étant par exemple le second investisseur en Afrique subsaharienne derrière le Royaume-Uni (chiffre de 2021). Cette crise rend l’impérialisme français d’autant plus agressif alors que son influence politique diminue. Après les coups d’état de 2020 et 2021 au Mali, l’armée est forcée de quitter le pays. Suivent ensuite la Guinée et le Burkina Faso en 2021 et 2022, toujours sur les morts d’ordre de « Mort à la France ! », « À bas l’impérialisme ! ». Le Niger entre aujourd’hui dans ce développement, où les masses souhaitent mettre fin définitivement à la politique d’ingérence française et gagner une réelle indépendance. Partout, les survivances du colonialisme s’effondrent.
[1] Puissance socialiste en parole, mais impérialiste dans les actes.