Actualités de la Révolution aux Philippines

Aux Philippines, la crise de l’inflation a été particulièrement forte cet été. Le journal Ang Bayan, journal du Parti Communiste, analyse que cela est dû à la politique du régime de Ferdinand Marcos Junior, nouveau président, fils du tyran Ferdinand Marcos.

Pour Ang Bayan, cette politique « détruit les forces productives et renforce les forces agraires, non-industrialisées et économiquement arriérées. La capacité de produire de la nourriture et d’autres biens diminue et dépend de plus en plus des importations, des prêts extérieurs et des investissements étrangers. » La situation favorise donc les grands groupes bancaires et industriels étranger, notamment des États-Unis ou de Chine. La situation est pire là où le régime de Marcos autorise les grands propriétaires fonciers, la bourgeoisie compradore[1] et les capitalistes étrangers à s’emparer de centaines de milliers d’hectares pour des plantations, des mines et des projets d’énergie « verte », entre autres. « Des centaines de milliers d’agriculteurs sont contraints de quitter leurs terres, privés d’autres moyens de production et de subsistance, ce qui entraîne une faillite et une pauvreté généralisées. » Pour eux, « Ce n’est qu’en parvenant à une véritable liberté face au contrôle étranger que l’on pourra établir une nation, sensible aux besoins du peuple, autonome, et avancer vers une ouverture socialiste moderne et progressiste. » Le journal décrit ici la situation des pays dominés par les monopoles des pays impérialistes, qu’ils soient nord-américains, d’Europe occidentale, de Chine, de Russie ou du Japon. Dans ces pays, les révolutionnaires doivent non seulement lutter pour les droits démocratiques élémentaires et contre la corruption des élites, mais aussi pour le partage de la terre, dont les grands propriétaires travaillent de concert avec les puissants monopoles pour l’exportation du pays.

Sous la direction du Parti communiste des Philippines (CPP) et par l’action de l’Armée Populaire (NPA[2]), la révolution se poursuit dans les campagnes de l’archipel, armes à la main face à l’armée du vieil État corrompu, surtout par les États-Unis. Le 15 juin, la NPA a pu tuer 22 soldats de l’État dans une offensive au sud de l’archipel. 18 autres soldats ont été blessés en juin et juillet. Le 22 août, le tribunal révolutionnaire a exécuté une condamnation à mort de Levy Sanoy, grand propriétaire coupable d’espionnage et de collusion avec les forces gouvernementales, grâce à qui les forces de police ont réprimé des révolutionnaires. Cette exécution a eu lieu un an après l’assassinat des dirigeants Ka Laan (Benito Tiamzon) et Ka Bagong-Tao (Wilma Austria-Tiamzon), président du Comité exécutif et Secrétaire générale du CPP, exécutés après d’atroces tortures par l’AFP[3].

Dans cette guerre s’opposent deux classes, deux armées, deux ordres. Réactionnaires contre révolutionnaires, l’AFP contre la NPA, l’impérialisme contre le communisme. Les masses travailleuses des Philippines, paysans et ouvriers, se battent contre un ordre corrompu et violent, contre l’exploitation qui ronge leurs os et leurs muscles, contre un ordre qui brutalise chaque jour toujours plus leur humanité. La révolution s’organise et se développe, jusqu’à abattre définitivement les « deux grandes montagnes », l’impérialisme et le féodalisme, et consolider durablement le pouvoir du peuple.


[1] Type de bourgeoisie des pays dominés par des puissances impérialisme, tirant ses revenus de l’exploitation des ressources de son propre pays par des monopoles étrangers. Aux Philippines, il y a principalement des compradores liés aux intérêts étatsuniens et chinois.

[2] La NPA (New People’s Army) est l’armée du Parti communiste, qui mène aujourd’hui une guerre de guérilla pour conquérir le pouvoir. Elle redistribue les terres et organise un pouvoir démocratique dans les zones qu’elle contrôle.

[3] L’AFP (Armed Forces of the Philippines) est l’armée du régime fasciste philippin, qui est formée et armée principalement par les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

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