La guerre s’est ouverte il y a 75 ans en Palestine. L’État sioniste d’Israël a été fondé au prix de la destruction des villages et de l’exode de 800 000 palestiniens. Retranchés aujourd’hui dans des « poches », en Cisjordanie, à Gaza, ou dans les États voisins, les Palestiniens n’ont plus rien à perdre. Depuis la contre-offensive du 7 octobre, Israël a lancé une opération génocidaire d’envergure, prétendant régler définitivement le « problème palestinien » à Gaza. Depuis, le monde peut difficilement regarder ailleurs. En seulement quatre mois, l’opération israélienne a fait autant de morts que deux années d’invasion de l’Ukraine par la Russie.
L’intensité de la propagande impérialiste est aussi importante que l’effort militaire déployé sur place. Partout, la presse réactionnaire parle du « droit d’Israël à se défendre », de victimes qui ne seraient pas « de même nature » selon qu’il s’agit des Israéliens victimes de l’offensive du 7 octobre, ou bien si on parle de la population de Gaza victime des bombardements et de l’invasion terrestre. Le droit international est pourtant clair : l’ONU reconnaît la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la Bande de Gaza comme des territoires illégalement occupés par l’armée sioniste. Il reconnaît qu’il n’existe pas de droit « à se défendre » contre un ennemi qui n’est pas un État et, qui plus est, vient d’un territoire illégalement occupé. Les principes du droit international reconnaissent cependant que la résistance, y compris armée, à une occupation est un droit légitime : droit que la résistance palestinienne a fièrement affirmé le 7 octobre.
Cette année marque, en France, les 40 ans d’emprisonnement du combattant anti-impérialiste et anti-sioniste libanais Georges Ibrahim Abdallah, accusé de complicité d’assassinat de deux diplomates américain et israélien à Paris, en 1982. Dans sa dernière déclaration, il nous rappelle : « Ce peuple a mis en échec toute la politique colonialiste de peuplement mis en œuvre depuis plus d’un siècle par l’expression sioniste de l’occident impérialiste. Le nettoyage ethnique de la terre de Palestine et de ses habitants indomptables est plus qu’un échec. Plus de la moitié du peuple palestinien vit aujourd’hui en Palestine historique. Le mouvement sioniste n’a jamais réussi et ne réussira jamais à briser la volonté inébranlable des femmes et des hommes, des jeunes et des moins jeunes palestiniens de mener la lutte sur tous les fronts pour libérer la Palestine, toute la Palestine. ». […] « la Résistance reste inébranlable, protégée et adoptée par les masses populaires. Gaza ne portera jamais le drapeau blanc de la capitulation… Ni les sionistes ni aucune criminelle force ne réussiront jamais à briser la volonté de la Résistance à Gaza. Nous ne devons jamais oublier que c’est des entrailles de ces camps de réfugiés à Gaza, en Cisjordanie, en Jordanie et au Liban, qu’est sortie l’expression combattante historique palestiniennes : les Fedayin. Plus que jamais cette Résistance à l’agression génocidaire est verdoyante et porte la promesse des Fedayin… ».
Aujourd’hui, Gaza est au bord de la famine. La majorité de la population civile israélienne, l’une des plus militarisée au monde, soutient la guerre génocidaire. Les quelques réfractaires à l’enrôlement dans l’armée sioniste sont envoyés en prison. Il y a quelques semaines, le dirigeant palestinien Marwan Barghouti1 était placé en isolement par l’occupant sioniste, accusé de préparer une intifada2 en Cisjordanie. Il a été roué de coups par ses geôliers les 6 et 12 mars. L’État d’Israël est agressif, parce qu’il se sait faible. Dans la bande de Gaza, des unités fantômes palestiniennes tendent des embuscades réussies face à l’invasion. L’armée israélienne se félicite d’avoir « neutralisée 15 000 terroristes », car la masse palestinienne se confond avec la résistance active. Les combattants palestiniens d’aujourd’hui sont les enfants du massacre de juillet-août 2014 (causant 1400 morts dans des frappes israéliennes sur Gaza). Peu importe l’ampleur des massacres qui se déroulent aujourd’hui, Israël creuse ici, dans cette mer de sang, son propre tombeau. Palestine vaincra !
1Marwan Barghouti est dirigeant palestinien, membre du Conseil législatif et dissident du Fatah, emprisonné par Israël depuis 2002.
2Une intifada désigne le soulèvement général de la population palestinienne sur l’ensemble du territoire de Palestine, y compris Jérusalem et les territoires revendiqués par Israël. La première (1987-1993) aboutit à la capitulation de l’OLP et la formation future de l’Autorité palestinienne ; la seconde (2000-2005) aboutit à la fin de la colonisation et au début du blocus à la bande de Gaza, ainsi qu’à la construction du mur de séparation israélien, morcelant la Cisjordanie pour accélérer la colonisation du territoire.