Après les travailleuses de Vertbaudet, la CGT du Nord arrache une nouvelle victoire avec la régularisation des 51 grévistes sans-papiers d’Emmaüs. L’issue de ce long combat est aujourd’hui une victoire pour le prolétariat français qui démontre encore une fois son abnégation et sa combativité face aux exploiteurs.
Rien n’aurait été possible sans les mois de grèves reconduits chaque soir à l’unanimité, et sans la solidarité de classe au quotidien sur le piquet et dans les actions. Car les grévistes n’étaient pas uniquement exploités par Emmaüs et une direction pourrie, corrompue et raciste : ils l’étaient aussi par l’ensemble du système administratif et bureaucratique de l’impérialisme français qui non seulement permet cette exploitation, mais aussi et surtout l’encourage ! Parce que c’est bien de ça qu’il est question, une main d’œuvre payée une misère et corvéable à merci qui bénéficie aux patrons et à la classe bourgeoise.
La régularisation des sans-papiers d’Emmaüs ne vient d’ailleurs pas seule. Elle a aussi lieu dans le contexte de l’arrivée imminente des Jeux Olympiques, fête bourgeoise qui, avec les différents chantiers dont l’échéance arrive à terme, emploie de nombreux travailleurs et travailleuses sans-papiers. La bourgeoisie est terrifiée à l’idée d’une révolte ou d’une nouvelle grève à l’image de l’occupation en octobre dernier du chantier de l’Arena par des ouvriers sans-papiers. Au total, ce sont donc 620 régularisations gagnées par la CGT, dont 502 travailleurs et travailleuses sans-papiers franciliens en grève depuis le 17 octobre, essentiels au bon déroulement de leurs petites festivités.
La victoire des compagnons d’Emmaüs du Nord est d’autant plus remarquable que ces derniers ont dû endurer tout le long de leur grève héroïque les coups les plus bas : coupure du chauffage, menaces de fermeture du site, mobilisation fasciste en soutien à la direction, provocations racistes avec le dépôt d’une tête de sanglier sur le piquet, injures… Ces tentatives infructueuses de déstabilisation n’ont pourtant pas suffi à entamer la détermination des grévistes, grâce au soutien de l’UD CGT Nord et du Comité Sans-papiers 59 (CSP59).
La CGT n’a d’ailleurs pas été épargnée par les coups bas et la répression orchestrée par l’État bourgeois, puisque le 20 octobre dernier, le Secrétaire général de l’UD du Nord, Jean-Paul, était arrêté violemment à son domicile à 6 h du matin pour « apologie du terrorisme ». En cause, un communiqué du 10 octobre saluant la résistance du peuple palestinien face à l’occupant sioniste génocidaire, suite à la glorieuse offensive du 7 octobre. Ayant été assez vite relâché depuis, une décision de justice est attendue au terme d’un jugement au tribunal de Lille le 28 mars. La CGT appelle d’ores et déjà à un rassemblement massif à cette date et mobilise tous ses soutiens pour faire bloc contre la répression en solidarité avec Jean-Paul. A l’image de l’issue victorieuse de la grève des travailleurs et des travailleuses sans papiers, nous ne pouvons qu’avoir confiance en la solidarité de notre classe pour tétaniser la justice bourgeoise et la dissuader de mettre notre camarade sous les verrous.