France : multiplication des actions sur les universités en soutien à la Palestine

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Les images ont fait les gros titres des journaux : après Columbia aux USA, voilà Sciences Po en France ou encore la Sorbonne occupées, bloquées et redécorées aux couleurs de la Palestine. Mondialement, et notamment dans les campus des pays impérialistes d’Europe et d’Amérique du Nord, une contestation s’est levée et a entraînée dans son sillon des dizaines de milliers d’étudiants au bas mot. Retour sur quelques exemples en France qui nous permettent de souligner le travail de la Fédération Syndicale Étudiante (FSE) dans de nombreuses villes.

Dans la région lilloise, le 9 mai, l’occupation du campus de Pont de bois (Lille 3) se déroulait sans heurts avant que le président de l’Université, Régis Bordet, ne fasse envoyer la Brigade Anticriminalité (BAC) pour déloger les étudiants. Malgré cela, la section FSE de la ville ainsi que le Comité Palestine local n’ont pas cessé d’organiser des actions, dés le lendemain au campus Moulins. Moins d’une semaine après, c’est à l’occasion du 15 mai pour les 76 ans de la Nakba (Catastrophe), l’exil forcé des Palestiniens, qu’une autre manifestation a eu lieu.

A Rennes, un campement pacifique était organisé par la FSE sur le campus de Beaulieu, puis a été détruit par la BAC. Plusieurs dessins symboliques avaient été réalisés à la craie devant la Bibliothèque Universitaire. Certains appelaient à regarder la situation à Rafah, d’autres à la libération de Georges Ibrahim Abdallah, détenu depuis 40 ans dans les prisons françaises. L’intervention policière a conduit à l’arrestation de 3 étudiants. Un rassemblement de soutien a eu lieu le 14 mai et le 15, c’est un affichage sur un laboratoire utilisé par Thalès, qui fournit des drones à l’armée israélienne qui a eu lieu.

A Paris, là où toutes les caméras ont filmé les abords des universités, la réponse répressive de l’État bourgeois a été la plus forte. Le 7 mai, les destructions des campements et fins des occupations étaient marquées par le nombre choc de 88 interpellations, ce qui est comparable à certaines manifestations parisiennes où les participants se comptent en centaines de milliers. De nombreuses personnes, comme Luiggi, étudiant de Nanterre, ont été déférées au tribunal pour être convoquées à un procès en juin. Derrière ces tentatives d’intimidation, toujours la même méthode : écraser la révolte dans l’œuf pour éviter qu’elle ne s’étende et que des unions ne se fassent entre les étudiants et d’autres secteurs de la société.

Que faut-il retenir de cette mobilisation ? Certainement, elle a montré, pour la première fois depuis plusieurs années, que les universités pouvaient être des arènes de lutte politique à résonance nationale, où les étudiants se mobilisent et ne vont pas simplement en cours chercher un diplôme. Le caractère anti-impérialiste de cette mobilisation a rapidement été clair, et il n’est pas surprenant qu’elle ait fait parler à l’étranger, tout comme les campus états-uniens l’avaient fait en avril.

Le gouvernement de Macron, les meilleurs représentants de la bourgeoisie française, convoitent une jeunesse démobilisée, dépolitisée et amorphe, prête pour toutes les manœuvres d’embrigadement. Depuis l’élection de Macron, les lois et plans sur l’université se succèdent pour empêcher la lutte politique en leur sein. Malheureusement pour eux, les méfaits de l’impérialisme révoltent jusque dans les amphithéâtres des grandes puissances, car les étudiants sentent bien que l’Histoire est du côté des masses populaires. Soyons sûrs que cette mobilisation sera fertile et en permettra beaucoup d’autres, qui sauront surmonter la répression !

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