Lille : retour sur une action de la Confédération Paysanne

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Samedi 3 février, à l’occasion d’une action de la Confédération Paysanne au centre commercial d’Auchan V2 à Villeneuve-d’Ascq (près de Lille), les paysans ainsi que leurs soutiens ont vidé les rayons des aliments importés comme le miel, les fruits et légumes frais ou en conserve, et dénoncé ces produits qui ne rémunèrent pas assez les paysannes et paysans. Parmi les soutiens venus, des membres de la campagne BDS ont pris la parole afin d’expliquer le principe de la campagne de boycott d’Israël et en appelant à vider les rayons des produits importés et des marques soutenant le génocide en cours en Palestine. De nombreux slogans combatifs ont été scandés et le directeur du magasin a été confronté et hué par les paysans et leurs soutiens en colère.

Au cours de l’action nous avons pu parler à Jonas, paysan maraîcher à Maubeuge et syndiqué à la Confédération Paysanne. Parmi les revendications, il nous a parlé en détail de celle des prix minimum d’entrée de la commission fruit et légumes dans laquelle il travaille. Concrètement, c’est l’interdiction de toute importation de denrée agricole qui soit à un prix en dessous du prix de revient dans le pays dans lequel il est importé. Ce genre de revendications constituent en l’état des axes de mobilisations pour les paysans afin de faire entendre leur colère.

Par ailleurs, Jonas nous a aussi parlé de la FNSEA, et de la différence entre la direction et la base nombreuse de cette organisation. D’un côté, des grands bourgeois, propriétaires de grandes exploitations et parfois même à la tête de grands groupes agro-industriels, à l’image du président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui est aussi président d’Avril, multinationale possédant des marques comme Lesieur ou Puget. Jonas nous dit tout net : « il n’a pas son cul dans un tracteur ». De l’autre côté, une base syndicale plus disparate qui est aussi composée de petits paysans.

Cette disparité de classe entraîne nécessairement une contradiction qui se manifeste par leurs intérêts défendus. En effet, les intérêts de la direction bourgeoise de la FNSEA font que les paysans eux, ne voient pas leurs revendications atteintes et seule une poignée de grands bourgeois propriétaires qui ne travaillent pas la terre y trouvent leur compte. Cela s’est matérialisé récemment dans l’accès aux revendications sur le prolongement de l’utilisation des pesticides et le refus des dirigeants de poursuivre la mobilisation contre les traités de libre-échange, freinant des quatre fer une base révoltée contre ces derniers. La FNSEA est très puissante, on l’a vu ces dernières semaines, mais si elle n’était pas pourrie par une direction bourgeoise et libérale, les paysans y trouveraient davantage leur compte. L’État bourgeois en est bien conscient et utilise la situation actuelle des organisations de masses paysannes pour diviser et arbitrer en faveur de la bourgeoisie dans le domaine agricole. C’est le développement de la combativité et l’unité avec le mouvement prolétarien qui peut renverser la vapeur.

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