« Nous nous rendons à la butte des fusillés de la Maltière pour rendre hommage à la résistance communiste des FTPF et des FTP-MOI, particulièrement aux 76 camarades qui furent fusillés ici par les bourreaux nazis et leurs collaborateurs. Le 30 décembre 1942 fut le jour le plus meurtrier, sanglant de ses 25 résistants fusillés.
La résistance des combattants et organisations du mouvement social issues de la classe ouvrière alliait la lutte pour l’indépendance nationale, la lutte antifasciste et la lutte pour l’émancipation de la classe ouvrière, en défense des intérêts du peuple travailleur, alors que la bourgeoisie française a massivement collaboré et livré le pays à l’impérialisme allemand, préférant Hitler au Front Populaire. Le PCF d’alors avait déjà été interdit en démocratie bourgeoise, en 1939, sous le gouvernement Daladier. Les organisations restantes, SFIO y comprise, ont massivement voté les pleins pouvoirs au collaborateur fasciste Pétain.
Nos camarades ont constitué le noyau dur de la résistance intérieure, son élément le plus ferme, et ont marqué de leur empreinte le programme du Conseil National de la Résistance. Les grandes conquêtes sociales et démocratiques de la Libération ont été arrachées par cette lutte de classe et par l’action des ministres ouvriers de 1945. Droit de vote des femmes, sécurité sociale, conventions collectives, comités d’entreprise, salaire minimum, congés payés, nationalisations, ce ne sont pas des cadeaux ou des initiatives du général De Gaulle, comme prétend faire croire l’historiographie de la grande-bourgeoise.
Voilà pourquoi nous, militants de lutte résolument antifascistes, considérant l’oligarchie capitaliste comme un ennemi irréconciliable, attachés aux principes de justice sociale, d’autodétermination et d’amitié entre les peuples, opposés à toutes les violences et discriminations de type sexiste et raciste, avons décidé dans notre diversité de rendre cet hommage. Il est important de faire vivre une mémoire populaire sur la Résistance, là où l’histoire officielle tend à minimiser ou occulter le rôle de nos résistants, ainsi qu’a passer sous silence la responsabilité de la grande-bourgeoisie et de l’appareil d’État bourgeois dans la collaboration. Il est important d’organiser nos propres cérémonies d’hommage non cooptées par l’État bourgeois et ses gradés, à la phobie bien marquée pour le drapeau rouge. »
Solidaires Etudiant-e-s (SESL-Rennes)
Fédération syndicale étudiante (FSE-Rennes)
Jeunes Révolutionnaires Rennes
JRCF Rennes