Éditorial de mai 2024 : « Si nous sommes attaqués par l’ennemi, c’est une bonne chose »

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« Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées » Extrait d’un tract publié par l’UD CGT Nord trois jours après le 7 octobre 2023.

C’est l’affirmation de cette vérité immuable qui a valu à Jean-Paul Delescaut, Secrétaire Général de la CGT du Nord, une condamnation à un an de prison avec sursis le 18 avril 2024. Cette décision historique de la justice de classe contre un dirigeant de l’un des plus grands bastions du syndicat montre clairement le développement de la réactionnarisation dans le pays et l’approfondissement de la crise du capitalisme en décomposition.

Imaginer un dirigeant de haut rang de la CGT placé en garde à vue et condamné à de la prison pour un tract faisant l’apologie du terrorisme, cela pouvait prêter à sourire il y a encore quelques années tant les directions syndicales sont intégrées à l’Etat et complices des réformes anti-peuple : c’est maintenant une réalité très concrète. Cette réalité, c’est que la répression fait rage en France parce que l’État des riches se déchaîne contre tous ceux qui relèvent la tête, et que des milliers de frères et sœurs de classe sont frappés durement par ses sanctions écrasantes. Voyons les choses comme elles sont : nous vivons une grande période de révoltes ! Le soutien à la Palestine est en ce moment dans le viseur du gouvernement, car il concentre toute la haine qu’ont les masses pour l’impérialisme – d’où qu’elles viennent, comme le montre le mouvement international qui lutte épaule contre épaule avec un peuple de Résistants et de Résistantes.

Le rôle qu’a joué indirectement Fabien Roussel, dirigeant national du PCF, dans la condamnation du camarade de la CGT est à noter : l’accusation a utilisé une de ses déclarations dans laquelle il dit ne pas partager le tract diffusé, afin de justifier la condamnation. Alors que l’heure est au soutien sans ambiguïté au peuple palestinien et aux camarades attaqués de toutes parts pour les justes luttes qu’ils mènent, Roussel choisit de se placer en serpillière du pouvoir bourgeois.

Jean-Paul Delescaut n’est pas la seule « personnalité publique » à être attaquée : de nombreuses autres, comme Rima Hassan (LFI) ou Anasse Kazib (RP), sont aussi convoquées par la police pour les mêmes accusations. Les dirigeants de la « gauche » institutionnelle eux-mêmes se retrouvent pris dans la machine infernale. Il faut tirer toutes les conclusions de cela : aujourd’hui, le capitalisme tire à boulets rouges sur tout ce qui fait mine de lui opposer résistance car il est empêtré dans une crise insolvable, se détachant toujours plus du peuple. La répression est une réponse à la lutte collective : elle est la preuve matérielle de la contradiction qui oppose notre classe et la bourgeoisie, car c’est son moyen d’essayer de ralentir le développement de la révolte, en sanctionnant tous azimuts pour élaguer les leaders des mouvements.

Outre les « grosses têtes », le principal c’est que la répression touche un nombre gigantesque de prolétaires en France. Plus de 1 000 syndicalistes combatifs sont aujourd’hui poursuivis par la justice française pour leurs activités militantes ; pour répondre à ces attaques, le lancement d’une grande campagne nationale contre la répression syndicale est plus qu’urgente. Nous devons défendre les camarades attaqués pour leur combat de classe ! De la même manière – et en liant ces deux aspects à la répression du mouvement propalestinien et les dissolutions d’organisations en cours – nous devons organiser la solidarité avec celles et ceux qui paient le prix des Grands Soulèvements de juin 2023, où la jeunesse la plus opprimée et exploitée du pays s’est révoltée en masse et avec combativité contre le vieil État, sans peur aucune. Ils ont montré au monde entier que la jeunesse prolétaire de France est une force titanesque, une plaine sèche que la moindre étincelle fait s’embraser ! Les masses de notre pays montrent mois après mois qu’elles bouillonnent et sont prêtes à renverser la table du jeu truqué auxquelles elles sont forcées à participer.

Notre mot d’ordre reste donc le même, et il faut le propager toujours plus profondément : organisons-nous collectivement à la base, dans nos quartiers populaires et sur les lieux de travail, car c’est le seul moyen de rendre coup pour coup. Ce n’est que de cette manière que nous pourrons surmonter la crise finale d’un système décadent pour construire une société au service des travailleurs et des travailleuses. La détermination à vaincre, le peuple l’a ; la volonté d’action, il l’a aussi ; ce qui nous manque maintenant, c’est coordonner et unifier nos luttes en une seule vague toute-puissante.

  • Les Comités de Rédaction de La Cause du Peuple et Nouvelle Époque, mai 2024

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