Ce sont très exactement 33 villes, en France et en Europe, comme certaines en Corse, Réunion, Belgique, Espagne, qui ont répondu à l’appel de la Campagne Unitaire pour la Libération de Georges Abdallah ce jeudi 14 novembre pour une nouvelle journée d’actions devant les lieux de pouvoir de l’état.
L’appel s’articulait autour de trois mots d’ordre : la libération de Georges Abdallah, prisonnier de l’Etat Français depuis 40 ans malgré le fait qu’il soit libérable depuis 1999, l’unité face à la répression du mouvement de défense de la Palestine, et, enfin, l’exigence de la fin du génocide à Gaza et de l’agression américano-sioniste en Palestine et au Liban.
Ces mots d’ordre seront amplifiés par des évènements dans de nombreuses villes n’ayant pas pu répondre directement à l’appel, mais organisant des évènements dans la semaine pour la Palestine avec le mot d’ordre de libération de Georges Abdallah. C’est le cas à La Tour du Pin ou à Villefranche sur Saône, a Reims, Perpignan etc.
Dans 33 villes donc, se sont tenus des rassemblements face aux mairies et préfectures (sauf à Paris, où l’appel s’est déplacé proche du Stade de France pour amplifier la protestation face à la venue de de l’équipe de football d’Israël). Ces rassemblements ont permis d’envoyer un message unifié, avec une banderole présente dans la majorité des rassemblements : « Notre crime ? Être contre le génocide des Palestiniens ! », et un autre mot d’ordre, très visible : « Non à l’assassinat programmé de Georges Abdallah ! »
Un autre aspect frappant de ces mobilisations est l’unité des différentes organisations autour des mots d’ordre porté par la Campagne. Ces rassemblements en pleine semaine étaient éminemment politiques et combatifs.
La jeunesse était au rendez-vous avec notamment les sections locales de la Ligue de la Jeunesse Révolutionnaire et des Jeunes Révolutionnaires qui étaient présents dans la majorité des rassemblements. Ce fut aussi le cas des groupes locaux de la Fédération Syndicale Etudiante (massivement présente à Lille où les délégués du congrès se sont rendus au rassemblement). Les différentes sections de la Jeune Garde ont pris part aux rassemblements, ainsi que de nombreux groupes locaux de la France Insoumise ou d’Urgence Palestine. Nous avons également observé la présence des collectifs de soutien au peuple palestinien, le CAP de Bordeaux, la Fosse aux Lyons, l’AFPS, le Collectif 69, mais aussi différentes organisations démocratiques, anti-impérialistes, comme en Corse et en Réunion. Ce sont au total des dizaines d’organisations qui se sont unies, plus de 130 qui ont participé à la journée et signé l’appel de la Campagne Unitaire.
La mobilisation a été bien plus forte que lors de la précédente journée de mobilisation nationale, le 24 octobre. Elle avait mobilisé une vingtaine de villes en France !
Ce sont hier des milliers de personnes qui se sont rassemblé, avec des rassemblements importants à Paris (plus de 2000 personnes), Lyon (5 à 600) ; également des centaines de manifestants à Toulouse, Lille, Bordeaux ou encore Rennes… Mais aussi des rassemblements plus modestes dans des villes plus petites où la mobilisation pour Georges Abdallah n’avait pas encore été implantée et où le mouvement pourra maintenant se développer.
Cette journée est donc une première, et, de fait, historique, puisque les activistes pro-palestiniens ont pu se travailler de manière nationale à un niveau jusqu’alors jamais atteint, coordonné par la Campagne Unitaire, pour peser sur une décision de l’Etat Français qui concerne directement la situation en Palestine. En effet, comme le rappellent les membres de la Campagne Unitaire, « libérer Georges Abdallah, c’est libérer un Résistant palestinien, c’est donc porter un coup direct à l’impérialisme et à son valet sioniste ».
Le tribunal d’application des peines a prononcé un avis favorable à la libération de Georges Abdallah. L’amplification de la mobilisation cette année après la grande manifestation de Lannemezan et particulièrement ces derniers mois a forcément pesé dans la balance. Car, comme le dit Georges Abdallah, « ce n’est que quand le coût politique de ma captivité deviendra plus lourd que le coût politique et l’éventuel danger de ma libération que l’impérialisme acceptera de me libérer ».
Notre journal à pu couvrir nombre de rassemblements et il en ressort une volonté de toujours plus se coordonner pour faire libérer Georges, de se grouper autour de la Campagne Unitaire afin de faire libérer un combattant pour la Palestine et ainsi de servir le peuple palestinien et sa Résistance, tout en défendant nos libertés démocratiques fondamentales !
Liste des villes mobilisées :
Voici, en annexe, la déclaration de la Campagne Unitaire lue dans les différents rassemblements : Saint Denis, Aubervilliers, Lille, Marseille, Toulouse, Lyon, Bordeaux, Rennes, Nantes, Boulognes sur mer, Rouen, Caen, Alençon, La Roche sur Yon, Limoges, Angoulème, Clermont-Ferrand, Annecy, Saint Etienne, Grenoble, Montpellier, Pau, Perpignan, Nice, Dijon, Strasbourg, Bastia, Ajaccio, Barcelone, Bruxelle, Charleroi, Saint Denis de la Réunion
Ci-dessous la déclaration de la campagne unitaire :
Le 15 novembre, Georges Abdallah doit être déclaré libre !
Continuons le combat ! Libérons Georges Abdallah !
Chers amis, chers camarades,
Souvenez-vous ! Le 8 juin 2023, une nouvelle phase s’est ouverte dans notre combat pour la libération de Georges Abdallah : alors que la mobilisation, sur le terrain, dans la diversité de ses expressions, ne cessait déjà de s’amplifier, Georges Abdallah avait alors accepté de lancer une nouvelle offensive juridique en déposant une dixième demande de libération-expulsion vers son pays le Liban. Cette demande a été examinée le 7 octobre dernier lors d’une audience qui s’est tenue à la prison même de Lannemezan et dont le délibéré tombera demain en cette journée du 15 novembre. Or nous le clamons ici haut et fort alors que nous sommes réunis devant ce lieu de représentativité de l’Etat français qui maintient Georges Abdallah en prison depuis maintenant plus de 40 ans : le 15 novembre, demain, Georges Abdallah doit être déclaré libre !
Libre pour que se clôt cette affaire d’Etat dont chacun des actes constitue un véritable scandale d’Etat durant lequel le pouvoir politique n’a eu de cesse de violer les règles de son propre droit et de bafouer sa propre justice avec comme vous le savez, durant ces quarante années placées sous le coup de la « raison d’Etat » : des vices de procédures et des passages à répétition d’un motif d’inculpation à un autre, un manquement à la parole d’Etat dès 1985, la fabrique de nouvelles preuves et de nouvelles accusations, une campagne médiatique de diabolisation, des ingérences et pressions étasunienne et israélienne incessantes au plus haut degré de l’Etat et sur la justice française, un avocat travaillant pour les services secrets français, des traitements d’exception et un maintien en prison de ce prisonnier d’exception sous le coup de la perpétuité réelle malgré deux décisions judiciaires pour le libérer – la dernière ayant été prononcée pratiquement jour pour jour il y a désormais 12 ans, le 21 novembre 2012.
Libre aussi, Georges Abdallah doit l’être déclaré demain pour que soit mis un coup d’arrêt à ces vengeances d’Etat à l’encontre de ce résistant communiste révolutionnaire de toute une vie : pour que soit porté un coup d’arrêt définitif à cette vengeance implacable de l’entité sioniste en raison du soutien indéfectible de Georges Abdallah à l’héroïque résistance des peuples libanais et palestinien et au droit juste et légitime de ce dernier à libérer sa terre historique qu’est la Palestine de la mer au Jourdain de l’oppression coloniale génocidaire ; libre pour que soit porté un coup d’arrêt définitif à cette vengeance de l’Etat états-unien en raison du combat résolument anti-impérialiste de Georges Abdallah et de sa dénonciation inlassable des crimes et des guerres de ce système impérialiste contre les peuples et nations opprimées ; libre pour que soit porté un coup d’arrêt définitif à cette vengeance de l’Etat français contre Georges Abdallah pour sa dénonciation de l’implication active de notre propre impérialisme dans la déstabilisation du Liban, dans l’oppression du peuple palestinien et dans le pillage du monde arabe pour la défense de ses seuls intérêts au Moyen-Orient.
Alors oui, naturellement au vu de cette identité et de cet engagement politiques jamais reniés de cet authentique résistant, nous n’avons pas été étonnés d’apprendre que, lors de l’audience du 7 octobre dernier toujours ces mêmes déclamations usées jusqu’à la corde depuis plus de 40 ans, arguant que cette libération – étant demandée par des organisations qualifiées de terroristes mais en vérité aussi par le gouvernement de son pays, le Liban – constituerait une victoire du « terrorisme ».
Cette libération, dans l’unité de notre solidarité, nous la clamons non pas pour ce qu’elle serait mais pour ce qu’elle est : celle d’un résistant, véritable internationaliste, détenu aux mains de l’ennemi – à l’image de tous ces flambeaux de la résistance incarcéré dans les geôles sionistes – ayant lutté contre l’occupant selon ce droit historique, juste et légitime à résister et à se libérer de l’exploitation, de l’oppression, de la colonisation et de l’impérialisme. Alors oui, aujourd’hui comme demain s’il le faut, nous exigeons et continuerons à exiger la libération de notre camarade au cri de : « la résistance est un droit ! Libérez Georges Abdallah ! »
Oui, Georges Abdallah, tes camarades sont là ! Le 26 octobre derniers, nous étions plus de 4000 à
Lannemezan devant ces « abominables murs » de ces « sinistres lieux » à crier notre détermination sans faille à continuer le combat jusqu’à ta libération. Plus de 18 villes organisaient le 24 octobre dernier des rassemblements conjoints devant les instances de l’Etat pour réclamer ta libération ; aujourd’hui, cette même exigence est à nouveau portée conjointement, trois semaines après, mais cette fois dans plus de trente villes partout en France à l’appel de Campagne Unitaire et soutenu par plus de cent organisations, associations, syndicats, médias non assujettis au pouvoir, comités et collectifs locaux. Rien ne peut désormais arrêter notre élan solidaire et populaire pour ta libération indissociable de notre soutien inconditionnel à la lutte de libération nationale du peuple palestinien et à la résistance des peuples du Liban, du Yémen et de tous les peuples opprimés.
Alors oui, demain, 15 novembre, Georges Abdallah doit être déclaré libre ! Mais nous le savons et nous pouvons d’ores et déjà l’affirmer : parce que ce délibéré du 15 n’est qu’une étape de ce processus judiciaire lui-même étalé sur encore de longs mois d’appels, nous réaffirmons ici notre total engagement à continuer le combat et à toujours plus intensifier ce rapport de force pour faire rompre la digue car ni Gaza, ni Georges Abdallah, ni ses soutiens ne porteront jamais le drapeau blanc de la capitulation pour la victoire ou la victoire !
La résistance palestinienne vit, vivra et vaincra !
Continuons le combat ! Libérons Georges Abdallah !
Car c’est ensemble et seulement ensemble, camarades, que nous vaincrons !
Paris, le 13 novembre 2024
Campagne unitaire pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah