Strasbourg : les ouvriers refusent de payer le cout de la crise de l’automobile

Confrontée à la décomposition de l’impérialisme, la grande bourgeoisie monopoliste tente de faire payer les coûts de la restructuration industrielle aux prolétaires, notamment en supprimant massivement des emplois.

Le secteur de l’automobile, au centre des contradiction économiques de l’impérialisme, est particulièrement touché par des dizaines de milliers de suppressions d’emplois ces derniers mois. Deux sites de productions proche de Strasbourg, Dumarey et Novares, sous-traitants pour des grands groupes automobiles, sont concernés par ces licenciements massifs.

C’est le mercredi 7 novembre, après l’annonce par la direction d’un plan de licenciement concernant la moitié des effectifs que l’intersyndicale de Dumarey engage une lutte afin d’imposer ses conditions au patron. Ne cédant pas aux tentatives bourgeoises de division entre salariés concernés par le licenciement et les autres, le représentant CGT affirme que la seule réponse envisageable repose sur l’unité des salariés face a la division patronale. C’est pour cette raison qu’après une réunion en assemblée ils votent la grève illimitée, suivi d’un piquet de grève et un blocage, démarrés le vendredi matin à 6h.

C’est une lutte combative qui est lancée par les ouvriers et ils ont raison de combattre : alors que la moyenne d’âge des ouvriers se situe autour des 52 ans, le patronat veut se débarrasser à moindres coût d’une main d’œuvre qu’il ne considère que comme une vulgaire marchandise, il détruit des centaines de familles et de vies sans s’en soucier.

Les 630 salariés de la boite s’unissent donc dans la défense de leurs collègues. Ils déclarent : « Nous allons perdre notre emploi pour aller grossir les millions de travailleurs mis au chômage. Alors nous voulons partir dignement. » Cette dignité ne s’acquiert qu’au prix de l’unité de la classe. Après deux semaines de lutte, la direction cède finalement aux revendications des grévistes et renégocie le plan le 19 novembre après deux semaines de mobilisation. Cette mobilisation illustre la force de la classe ouvrière quand elle est unie et ne cède pas à l’individualisme si répandu par la bourgeoisie.

Cette victoire a ouvert la voie à d’autres luttes. C’est le cas chez Novares à Ostwald, en banlieue de Strasbourg. 122 emplois sont menacés depuis l’été et après quelques actions et débrayages en début septembre, les salariés ont décidés de lancer la grève et le blocage illimitée du site à l’unanimité le 19 novembre au petit matin, s’inscrivant dans la continuité directe des Dumarey.

Tout comme les Dumarey, ils refusent d’être réduits à une simple variable d’ajustement dans la guerre économique mondiale et exigent des conditions décentes de départ et une négociation face à un patron qui à jusqu’alors refusait de considérer les salariés.

Présent à leurs cotés aux piquets de grève, la Cause du Peuple et la Fédération Syndicale Etudiante ont pu leur apporter leur soutien et recueillir la parole des grévistes. « On est tous dans le même bateau, les différences on s’en fout maintenant » nous souffle une salariée, présente dans l’entreprise depuis 20 ans. Présent du début de matinée jusqu’au coucher du soleil ils se partagent quotidiennement l’organisation du piquet, se partagent les taches de façon égalitaire quand il faut cuisiner ou bien ranger.

Cette grève ne s’est pas limitée à ce seul site. Le lundi 25, se coordonnant avec un autre site du groupe, non concerné par l’arrêt de la production, les grévistes affrètent un bus pour s’y rendre et bloqueront ce second site avec les salariés solidaires de leurs collègues alsaciens. Après 2 semaine de grève, le patron cédera finalement aux pressions et octroiera plus du double des indemnités d’abord promises.

Ces luttes, malgré leur petite échelle, démontrent la nécessité de l’unité de notre camp contre la division, et ouvrent le chemin à un rapport de force face à la bourgeoisie ! Le syndicat reste un puissant outil d’union de notre classe quand il sert le peuple. Le très fort taux de participation à ces grèves et, la solidarité exprimée à travers la région montre la vivacité de la classe ouvrière en lutte.

Plus largement, les grévistes s’adressent principalement contre les grands groupes impérialistes derrière ces suppressions d’emploi comme Stellantis. Ils posent une question qui est au fond politique, celle du pouvoir sur les moyens de production et sur l’État.

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