Au Sri-Lanka, le piège de la dette se resserre

L’État insulaire situé à une trentaine de kilomètres au sud-est de l’Inde est en proie à une crise financière d’une ampleur est inédite. Alors que le taux de pauvreté a doublé entre 2021 et 2022, passant de 13,1 % à 25,6 % selon la Banque Mondiale, le président Ranil Wickremesinghe a annoncé des réductions conséquentes des pensions de retraite. Ça n’est pas sans rappeler une certaine réforme en France et d’ailleurs, Emmanuel Macron s’est payé un voyage à Colombo, capitale du pays, le 28 juillet dernier. Mais que se cache-t-il derrière cette visite d’État ?

Nous n’allons pas tergiverser, c’est bien une concurrence inter-impérialiste féroce dont il s’agit, à commencer par l’impérialisme étasunien. Ces derniers, agissant derrière le Fonds monétaire international (FMI), ont conclu avec le gouvernement complice un prêt de 2,9 milliards de dollars en échange de réformes libérales. Par ailleurs, cette indécente réforme des pensions est, elle aussi, une conséquence d’une « aide financière » du FMI.

Autre acteur majeur : la Chine qui est en tête de gondole des créanciers étrangers du pays. En effet, le géant asiatique est très connu pour sa prise de contrôle du port de Hambantota[1], après que le Sri Lanka se soit retrouvé dans l’obligation de céder la concession de l’infrastructure suite à un défaut de paiement d’1 milliard de dollars. Ce cas d’école, enseigné jusque dans les lycées français, est la démonstration du projet impérialiste des « nouvelles routes de la soie ». On peut également citer l’Inde qui a lié par plusieurs prêts sa Banque centrale avec son voisin du sud, ou encore le Japon, ce dernier participant à la « restructuration de la dette ».

Quant à la France, on peut lire sur le site de l’Élysée : « Les deux présidents ont abordé les projets de coopération bilatérale en cours, notamment dans le secteur de l’eau et de l’électricité, et l’importance d’approfondir et d’élargir à d’autres secteurs cette coopération. » Il va sans dire que la bourgeoisie impérialiste française, mise à mal en Afrique, est déjà à la recherche de nouveaux débouchés et compte bien sur le gouvernement de Macron pour les trouver.


[1] Port situé à la pointe sud du Sri Lanka, à proximité des routes maritimes internationales.

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